Les images des bâtiments détruits par les bombes sont à l’image de l’effondrement du système sanitaire syrien aujourd’hui, en ruines. L’accès aux soins en Syrie, est une bombe à retardement pour les déplacés de Syrie, les patients atteints de maladies chroniques. Mohamed Ali Ballan et sa famille vivent sous les tentes dans le camp de Maarat Al-Charqui. Lauranne Callet, metteuse en scène de la pièce de théâtre “Nous nous sommes jamais senties aussi vivantes”, porte leur voix dans un témoignage bouleversant.
Les bombes à retardement sont celles que l’on ne voit pas et les déserts médicaux en font partie.
Fuir les bombes et trouver refuge dans les camps de déplacés, une réalité pour 6.7 millions de syriens. La destruction massive du système économique du pays, dû à l’enlisement de la guerre, a mis en péril les conditions de vie. Chômage, inflation exponentielle, vivre dans les camps est un défi de chaque instant. Livrés à eux-mêmes, aux nombreuses intempéries sous les tentes, les personnes déplacées sont aussi sujettent à de nombreuses pathologies nécessitant des soins conséquents.
“L’été, il fait trop chaud et la chaleur est insupportable, suffocante. L’hiver, le froid et la pluie sont terrifiants et ne nous laissent aucun répit. Nos proches sont malades, hypertension artérielle, diabète. Ma femme souffre d’insuffisance rénale, ses reins ne fonctionnent plus correctement. Elle a besoin de médicaments que nous n’arrivons pas à trouver. Elle doit impérativement faire des séances de dialyse. Le centre médical est loin et pas accessible pour nous. »
Ali Mohammed Ballan, 40 ans, personne déplacée vivant dans le camp de Maarat Al-Charqui
« Un patient atteint d’insuffisance rénale ne peut pas survivre plus de 10 jours sans dialyse. »
Les patients atteints de maladies chroniques représentent un défi de tous les instants. Leur maladie est incurable, ils ont besoin de soins constants, permanents. Le choix n’existe pas. Soit ils sont soignés, ils disposent de traitements, de médicaments, soit ils ne pourront pas survivre.
Un patient atteint d’insuffisance rénale ne peut pas survivre plus de 10 jours sans dialyse. Une personne souffrant de thalassémie, une maladie du sang affectant la production de l’hémoglobine, chargée de transporter l’oxygène dans les organes, qui ne recevrait pas de transfusion sanguine meurt en un mois. Oui cette accumulation donne le tournis, elle est sidérante, et peut nous donner l’impression d’être impuissant. Bien heureusement, nous pouvons agir.
Maladies chroniques, malnutrition, hypertension artérielle, diabète, santé bucco-dentaire… En proie à toutes les fragilités, ses habitants peinent à accéder aux soins. Acheter simplement des médicaments relève d’un véritable parcours du combattant. Dépendant des cliniques mobiles, l’espoir des habitants du camp de Maarat Al-Charqui reposent sur les visites médicales et les prises en charge gracieuses de Mehad.
Atteindre les plus vulnérables et permettre l’accès à la santé pour toutes et tous est la mission de Mehad.
Ensemble nous pouvons permettre aux personnes déplacés d’accéder aux soins