Idleb vit dans la peur. Une peur immense qui s’est emparée des 3 millions d’habitants de la région. La plupart d’entre eux ont déjà connu cette peur. Ils se souviennent de la Ghouta, d’Alep ou encore de Deraa. De l’encerclement, du siège qui conduit à la famine, du manque d’eau, de la destruction systématique des structures hospitalières et des lieux de vies.
Ce cauchemar humanitaire, ils veulent le fuir. Certains ont commencé à prendre la route. De larges mouvements de déplacement ont commencé dans certains villages et villes comme à Al-Latamneh ou Kafr Zeta, où 80% de la population a fui vers le nord d’Idleb. Mais les frontières restent hermétiquement fermées. Où d’autre peuvent-ils aller ? Pris au piège dans cette prison à ciel ouvert, ils n’ont d’autre option que de retourner chez eux et d’attendre.
Multi-déplacés, ils font pourtant le choix d’accorder leur confiance à la communauté internationale. Il est absolument essentiel d’éviter une bataille à grande échelle à Idleb. Ne les laissons pas à la merci des bombardements. Évitons une nouvelle fois un exode massif qui entraînerait un désastre humanitaire sans précédent. Tant de choses sont en jeu pour ces 3 millions de personnes dont 2 millions sont dépendantes des aides humanitaires.