Depuis le 15 juin, la province de Deraa est sous les bombes et les civils, cibles directes des attaques, fuient la violence. Aujourd’hui, plus de 70 000 personnes sont sans foyer, démunies face à l’horreur. 70 000 personnes qui ont du partir précipitamment de leurs maisons, laissant derrière elles toute une vie, n’emportant que le strict minimum. 70 000 personnes bloquées à la frontière jordanienne que le monde refuse d’aider. Sur les routes ou au milieu des camps faits de bric et de broc, comment bien se loger ? Comment avoir accès à des soins de santé ? Aujourd’hui, la situation humanitaire à Deraa est critique.
S’ajoute à cela 68 civils tués et des blessés qui affluent massivement vers les hôpitaux : plus de 200 personnes qui cherchent désespérément à recevoir des soins alors que les attaques continuent sans relâche contre le personnel médical. Depuis le 19 juin, 5 de mes collègues ont été tués, dont trois appartenant à l’UOSSM. Rendez-vous compte ? En quelques jours, nous avons perdu trois personnes courageuses qui avaient décidé d’agir à nos côtés pour sauver des vies. Yusuf, ouvrier dans les entrepôts de l’UOSSM, tué par une frappe aérienne, avec sa femme et sa fille. Abdulhadi, notre ambulancier tué alors qu’il portait secours à un blessé et qui laisse derrière lui une famille de cinq enfants. Maysoun, notre sage-femme, tuée avec sa fille.
L’hôpital de Saida, l’hôpital d’Al Harak, l’hôpital d’Al Jiza, l’hôpital de Basr Al-Harir : TOUS mis hors-service. Bombardés sans relâche. L’hôpital Al-Mseifra en est à sa troisième frappe aérienne, rien que ça. Sans compter des rapports faisant état de l’attaque de deux centres des Casques blancs.
« Je suis actuellement dans l’un des hôpitaux de Deraa. La situation est catastrophique. Il y a un grand nombre de blessés, la plupart d’entre eux ont été touchés par des éclats d’obus et de bombes à sous-munitions. Ces civils ont été visés directement et volontairement. Nous avons du évacuer certains blessés présentant des blessures graves au niveau de la boite crânienne et des yeux vers les zones ouest et sud de Deraa car nous n’avons pas le matériel adéquat pour les prendre en charge. » nous a informé le Dr Bahaa Mahameed, médecin de l’UOSSM à Deraa.
Comment aider l’UOSSM à Deraa et partout en Syrie où les droits à la santé sont bafoués ?
Nos centres médicaux sont ciblés, ils manquent de tout, nous devons agir, des milliers de civils attendent notre aide. Il y a deux moyens efficaces de nous soutenir :
- Nous prévoyons d’ouvrir de toute urgence 3 cliniques mobiles dans les zones de déplacements (frontière jordanienne, Qouneitra et Tel Shehab) : en une heure, une clinique mobile peut fournir des soins médicaux à environ quatre familles, soit 12 personnes. Avec seulement 65€, ces 12 personnes peuvent être prises en charge.
Notre objectif : pour assurer le bon fonctionnement d’une clinique mobile, nous avons besoin de 10 000€ pour 1 mois.
- Souvenez-vous à la Ghouta, quand la situation a empiré, les hôpitaux ont connu des pénuries de matériel et de médicaments de première nécessité (compresses, anesthésiant, pansements, pieds à perfusion, etc.). Les prix sont montés en flèche, les corridors humanitaires ont été fermés. Un désastre que nous pouvons éviter en anticipant l’envoi aux hôpitaux et aux centres de santé de ce dont ils ont besoin. Avec 100€ par exemple, vous contribuez à l’achat et à l’envoi du matériel et des consommables médicaux aux hôpitaux et centres de santé primaire de Deraa.
Notre objectif : pour couvrir la région de Deraa, nous avons besoin de 50 000 €.
Il est impensable de garder le silence sur la tragédie actuelle à Deraa. Les habitants sont à bout de force et traumatisés par tant d’horreurs. Ces milliers d’enfants, de femmes et d’hommes n’ont rien pour survivre : aucun endroit où dormir, pas de nourriture, pas d’accès à des soins. Nous pouvons aider les habitants de Deraa et les soutenir là où ils ont trouvé refuge. Nous pouvons éviter le désastre de la Ghouta, nos équipes sont prêtes. Mais les besoins sont immenses ici et partout où les droits à la santé sont bafoués en Syrie. Nous avons besoin de vous.