Jeudi 19 décembre 2013, Alep est victime du 4ème bombardement aérien. Des barils chargés d’explosifs sont largués sur des zones civiles causant la mort de dizaines de personnes dont des enfants. Les hôpitaux de la ville déjà saturés ne peuvent faire face. L’UOSSM lance un appel aux organisations internationales humanitaires et à l’ONU afin qu’elles fournissent une aide médicale d’urgence à cette ville d’Alep dévastée. Notre organisation a reçu des appels répétés de médecins d’Alep demandant urgemment de l’aide en matériel chirurgical et anesthésiants.

Voici un des appels que avons reçus ce jeudi 19 décembre.

“Je suis le Dr Hazem, actuellement présent à Alep depuis 3 jours.

Les trois derniers jours sont les pires jours qu’Alep ait connu depuis le début de la révolution syrienne.

Aujourd’hui les hôpitaux ont été clairement visés… Mais Dieu nous a protégés.

Chacun des principaux hôpitaux des quartiers d’Alep a reçu sa part, entre barils d’explosifs et obus d’artillerie…

Le problème n’est pas d’avoir des consommables suffisants mais de réfléchir à d’autres alternatives en cas de destruction d’un établissement médical, car les hôpitaux ont atteint leurs capacités d’accueil maximum à un tel point que nous étions obligés d’envoyer des cas de chirurgie générale en Turquie.

Le nombre de victimes qui ont été constatées aujourd’hui dans l’un des hôpitaux est estimé à 100 victimes.

Avant-hier, le nombre de victimes constatées, entre cas graves et cas moins dangereux, était estimé à 700  cas. La plupart ont été transférés immédiatement.

Nous avons un manque sévère  de médecins neurologues.

Et ceci n’est qu’un exemple.

Le secteur de la santé à Alep a épuisé ses ressources et il est en ce moment sur le point de s’effondrer, surtout lorsque l’un des principaux hôpitaux est visé, comme c’était le cas aujourd’hui.

Nous avons appris aussi que l’hôpital chirurgical dans le village de Al Dana a été bombardé par l’aviation militaire ce même jeudi 19 décembre après-midi. C’est un hôpital auquel nous contribuons par un soutien financier et en équipements.

Un de nos agents d’accueil de l’Hôpital Bab Al Hawa, Mothana Al hayek, se trouvait là-bas par hasard. Il a été mortellement touché. Le pharmacien de l’hôpital est mort aussi ainsi qu’une fillette qui se trouvait près de l’hôpital.

L’armée du régime syrien a volontairement visé cet hôpital ainsi que 3 hôpitaux à Alep. Viser délibérément des hôpitaux est un crime de guerre. Un de plus. 
 
Voir aussi l’article de Libération: Les hôpitaux d’Alep débordés