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Jeudi 22 mars, l’UOSSM a participé à une première évacuation de 450 familles, environ 2 000 personnes, de Harasta à Qalaat Al Madeeq dans la banlieue de Hama. 3 000 personnes ont suivi tôt dimanche 25 mars. L’UOSSM, aux côtés de nombreuses autres organisations sur place, a apporté soins de santé primaires aux populations, a assuré la protection des enfants et mis à disposition des ambulances pour transporter les cas les plus graves vers les hôpitaux de la région. 

Les déplacés, parmi lesquels se trouvent un grand nombre d’enfants, présentaient de nombreux problèmes de santé (infections intestinales, hépatites, maladies de peau, traumatismes physiques et psychologiques) qui n’avaient jamais pu être pris en charge ces dernières années. Ils étaient affamés, assoiffés, et mentalement et physiquement épuisés par les violents bombardements auxquels ils ont du faire face depuis plus d'un mois et par le siège de plus de cinq ans sur la région. Beaucoup n'ont pas eu accès à de l’eau potable et à des denrées alimentaires pendant des jours. Jeudi, au moins 10 patients avaient besoin en urgence d’être pris en charge médicalement. Le deuxième groupe d’hier matin comptait au moins 300 blessés et malades qui nécessitaient eux aussi une prise en charge médicale. 46 d’entre eux ont été transportés par ambulance vers les hôpitaux de la région. Environ 8 000 personnes vont être évacuées de Harasta dans les prochains jours.
Le Dr. Ahmed Dbeis, directeur de la sécurité de l'UOSSM, a déclaré : « Ces gens ont vécu tant de choses… Ils ont vécu dans des conditions inimaginables depuis plus de cinq ans. Hier, nous avons enfin pu accomplir notre devoir envers tout un peuple qui a trop longtemps souffert. Celui de lui apporter les soins dont il a été privé injustement pendant des années. » 
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Depuis le 18 février, les bombardements incessants sur la Ghouta, décrit par ses habitants comme « l'enfer sur terre », ont tué 1 600 personnes et blessés 5 000 autres. Le 22 mars, 37 personnes ont été brûlées vives dans un attaque à la bombe incendiaire visant un abri où s’étaient réfugiés des femmes et des enfants.
Le Dr. Ziad Alissa, président de l’UOSSM France, a déclaré : « Du déplacement forcé des habitants de la Ghouta orientale va découler une catastrophe humanitaire. Malheureusement, leurs options sont limitées : rester et être bombardé, gazé et brûlé ou partir sans aucune garantie de sécurité. »
Malheureusement, la logistique et le financement nécessaires à l’évacuation des centaines de milliers de personnes encore coincées dans la Ghouta, manquent cruellement. Comment leur sécurité va-t-elle être garantie ? Ces personnes ont besoin qu’un couloir humanitaire sécurisé et surveillé par l’ONU soit ouvert, que les convois de stocks alimentaires, de matériel médical puissent entrer dans la Ghouta sans risque.
Nous exhortons les gouvernements et les ONG à soulever immédiatement les fonds et les ressources nécessaires aux habitants de la Ghouta. Et que tous les acteurs du conflit respectent la résolution 2401 et engagent un cessez-le-feu immédiat. Des milliers de vies sont en jeu.
Demandes de l’UOSSM :
1) Que les gouvernements et les ONG lancent IMMEDIATEMENT un financement d'urgence pour évacuer la Ghouta orientale. Plus précisément : veiller à ce que les personnes déplacées reçoivent des soins médicaux appropriés, de la nourriture, un transport sûr et un abri.
2) Que les civils reçoivent la garantie d’un passage en dehors de la Ghouta sécurisé et surveillé par l'ONU et dans le cadre des directives du CICR qui sont les suivantes :
  • Les personnes évacuées sont informées à l'avance des conditions de l'accord, du site de destination et du processus d'évacuation.
  • Les civils peuvent choisir de rester ou de partir.
  • Les civils sont protégés contre les attaques dans toutes les circonstances, qu’ils choisissent de rester ou de partir.
  • Les civils évacués bénéficient d'un passage sécurisé.
  • Toutes les mesures sont prises pour sauvegarder l'unité familiale.
  • Les civils, les détenus et les personnes ne participant pas directement aux hostilités doivent être traités avec humanité et conformément au droit international, indépendamment de leur statut et de leur affiliation religieuse, ethnique ou politique.
  • Les personnes évacuées ne sont pas privées du matériel nécessaire à leur survie, ni empêchées d'accéder à l'aide et aux services humanitaires, pendant et après le déplacement.
  • Les personnes évacuées sont autorisées à emporter et à conserver des effets personnels dans des proportions raisonnables qui ne gênent pas l'opération d'évacuation, notamment les objets de valeur et les titres de propriété, les documents d'identité, les factures d'électricité et d'eau.
  • Les personnes plus vulnérables, ayant des besoins spécifiques, telles que les blessés et les malades, les mineurs non accompagnés et seuls, les personnes âgées et les personnes handicapées, bénéficient d'une protection spéciale et d’une prise en charge.
  • Sur le site de destination, les civils déplacés bénéficient de la liberté de mouvement, de l'accès à des conditions d'hébergement, d'hygiène, de santé, de sécurité, de nutrition, de services publics, de protection et de moyens de subsistance satisfaisants.
  • Les acteurs humanitaires ont accès aux sites de destination et sont autorisés à suivre les évacués, à évaluer leurs besoins après le déplacement et à fournir une aide humanitaire et des services.
  • Les évacuations doivent être temporaires et les personnes déplacées ont le droit de revenir dès que la raison de leur déplacement cesse d'exister. Ils reçoivent des informations claires sur la perspective de retour.
  • L'inviolabilité des biens personnels est garantie. Les biens laissés par les évacués sont protégés contre le pillage, la destruction et l'appropriation ou l'utilisation illégale.
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