Hassan, sept mois, vit avec sa famille dans la province d’Idleb, dans le nord de la Syrie. Sa mère l'a emmené au centre de santé le plus proche de son village en raison de son émaciation, de sa perte de poids et de son intolérance à la nourriture. Dans le service dédié au traitement de la malnutrition, le personnel soignant a établi une analyse complète et a constaté qu’Hasan Ali souffrait de malnutrition aiguë sévère.

Le diagnostic montre que son état de malnutrition est dû à une infection digestive non soignée, entraînant une perte d’appétit considérable et l’empêchant de se nourrir correctement. Hassan a directement été pris en charge par notre équipe médicale, via le programme PCMA (Prise en charge Communautaire de Malnutrition Aigüe) recommandé par l’OMS, incluant les composantes suivantes :
- Test d’appétit
- Traitement médical de routine
- Traitement nutritionnelle avec aliment thérapeutique prêt à l’emploi (ATPE) à suivre à son domicile
- Suivi du patient : évaluation médicale et mesure anthropométriques hebdomadaire pour suivre les progrès du traitement
- Sensibilisation à la nutrition et à l’hygiène
- Soutien psychosocial mère-enfant


Nos agents de santé sont également là pour apporter des conseils supplémentaires en matière de nutrition. Pour le cas d’Hassan, il était essentiel de souligner les dangers pour la mère de fournir du lait entier avant l’âge d’un an, l’importance de remplacer le lait infantile par l’allaitement et la nécessité d’apporter progressivement des aliments solides dans son alimentation pour son bon développement.
Après deux mois de suivi hebdomadaire, et sans complication supplémentaire, Hassan est pleinement rétabli.

Comme Hassan, découvrez l'histoire de Mona, victime de malnutrition en Syrie.

Comprendre la malnutrition en Syrie

A ce jour, la planète dispose d'assez de ressources pour nourrir près de 12 milliards de personnes. Alors pour quelles raisons près de 690 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde ? 

Inégalités dans la répartition des ressources vitales, dérèglement climatique, ou encore l'instabilité politique & conflits armés sur le long terme sont les principaux facteurs responsables de la recrudescence de la faim dans le monde.

Les causes de la malnutrition sont multiples, et les conséquences sont souvent désastreuses dans les pays en conflit. La malnutrition n’est pas uniquement liée aux pénuries alimentaires. Elle résulte de multiples phénomènes, ce qui complexifie son dépistage et son traitement :

Pour en savoir + sur la malnutrition : l'importance des 1000 premiers jours pour limiter la malnutrition 

Le risque de mortalité est d’autant plus grand chez les enfants de – de 5 ans, lorsqu’ils souffrent d’émaciation et de retard de croissance, affaiblissant leur système immunitaire. Nous craignons le développement accru de malnutrition aigüe sévère en Syrie, forme la plus mortelle de la faim, et un danger d’autant plus grand pour la population syrienne dans les années à venir, avec le risque de famine causé par les conséquences de 10 ans de guerre.

Les enfants de – de 5 ans sont les populations prioritaires à dépister, suivre et soigner pour lutter contre le fléau de la malnutrition. Mais les femmes enceintes et allaitantes sont également les plus en proie à la malnutrition. En effet, les violences psychologiques liées à la guerre, générant anxiété et traumatisme, influent sur leurs capacités à répondre aux besoins nutritionnels de leurs enfants.

En 2020, l'UOSSM France a délivré plus de 320 000 consultations et conseils dédiés à la sensibilisation, le dépistage et le traitement de la malnutrition. En 2020, 76 628 personnes ont bénéficié d'un suivi hebdomadaire pour traiter leur malnutrition aigüe ou chronique, dont la majeure partie sont des enfants de moins de 5 ans.