La crise économique n’a fait qu’aggraver le sort de la population syrienne.
Le prix des denrées alimentaires et des médicaments flambe, et les familles ne parviennent plus à subvenir à leurs besoins vitaux. Les centres de santé primaires de l'UOSSM France permettent l'accès aux soins et aux médicaments pour tous, comme Mona qui y vient pour suivre l'évolution de son bébé de 4 mois. L'histoire de Mona, jeune femme syrienne de 35 ans, est malheureusement commune en Syrie.

"Je m'appelle Mona, j'ai trente-cinq ans et je viens de la ferme Yamama près de la ville de Kadiran. J'ai découvert le centre de santé primaire de l'UOSSM France tout près de chez moi. Mon bébé a quatre mois et avait besoin d'un examen. Dans notre village, il n'y a pas de clinique ni de médecin. Tous les gens de notre village se rendent à ce centre et m'ont également parlé de la qualité des soins sur place et de la gratuité des médicaments. Tout le monde ici a besoin de cette aide. Les conditions de vies ici sont très difficiles. Tout le monde souffre de la pauvreté, surtout dans cette situation où le prix élevé du dollar a engendré une forte augmentation des prix des examens médicaux et des médicaments. Nous espérons que ce centre, dont nous avons tous besoin, poursuivra son activité et la distribution de médicaments à titre gracieux."

Les effets dévastateurs de la guerre, combinés aux conséquences de la pandémie mondiale et de la crise financière du Liban menacent l’économie syrienne déjà au bord de l’effondrement. La valeur de la monnaie syrienne est en chute libre, avec un taux de change frôlant le seuil des 4000 livres syriennes pour 1 dollar et perdant plus de ¾ de sa valeur en 2020. Avant le conflit, le taux de change était de 47 livres syriennes pour 1 dollar.
Alors que près de 60% de la population syrienne est touchée par l’insécurité alimentaire, la dépréciation massive de la monnaie syrienne et la difficulté d’approvisionnement de marchandise ont fortement impacté le prix des denrées alimentaires. Selon le Programme Alimentaire Mondiale, un panier alimentaire pour une famille est aujourd’hui 23 fois plus cher qu’avant la crise. Résultante de l'aggravation de tous ces facteurs, les familles syriennes sont au bord du gouffre. Elles croulent sous les dettes, et ne parviennent plus à subvenir à leurs besoins vitaux comme l'accès aux soins et à la nourriture.
Alors que les enfants sont les personnes plus vulnérables face à la malnutrition (4,6 millions d’enfants syriens touchés par la faim en 2020), l’impact du COVID-19 et de ses restrictions sanitaires depuis un an est également alarmant. Une enquête de Save the Children estime qu'une augmentation de 700 000 enfants supplémentaires sont touchés par la malnutrition en Syrie à cause de la pandémie.

>> 10 ans de faim : en savoir + sur la malnutrition en Syrie <<

L'accès aux centres de santé primaire, un enjeu de taille pour l'UOSSM France

 

Attaques aériennes des hôpitaux, vagues massives de populations déplacées, risque de famine généralisée, entrave à l'aide humanitaire etc. Malgré une relative stabilité sur l'échelle de la violence ces derniers mois, la Syrie ne connaît malheureusement aucun répit. 

>> En savoir + sur nos actions de plaidoyer pour la Syrie <<

Tandis que les systèmes éducatifs, sanitaires et agricoles sont complètement détruits, l'enjeu majeur de l'UOSSM France est de maintenir l'accès aux soins essentiels au plus grand nombre. A ce jour, la médecine "quotidienne" (consultations médicales - accès aux médicaments pour les maladies chroniques - accouchements etc.) représente environ 85% des besoins médicaux en Syrie. Le traitement des maladies dîtes "simples" sont encore aujourd'hui au cœur des problématiques sanitaires en Syrie pour limiter la surmortalité. 

L'accès aux soins vitaux et à titre gracieux dépend uniquement des organisations humanitaires comme l'UOSSM France. Sans ces centres de santé primaire, de nombreuses familles comme celles de Mona ne pourraient pas accéder à ces droits pourtant fondamentaux. En 2020, plus de 550 000 personnes ont bénéficié de consultations médicales parmi nos 39 centres de santé primaire dans le nord de la Syrie.