Ghosoun en formation avec le Dr Zouhair Lahna

Ghosoun [en pull jaune sur la photo], est une sage-femme syrienne, qui exerce depuis plusieurs années dans le nord de la Syrie. Cette semaine, elle est venue pour suivre la formation du Pr Raphaël Pitti, responsable formation UOSSM, et du Dr Zouhair Lahna, médecin-humanitaire, gynécologue médical et obstétrique, qui sont en mission dans le nord de la Syrie, du 21 au 28 février.

Tout comme 20 de ses consœurs, Ghosoun a passé 3 jours dédiés à l'apprentissage aux techniques d'obstétrique d'urgence pour les sages-femmes. Dans son hôpital, elle est confrontée à des cas complexes, auxquels elle doit répondre dans l'urgence, mais elle n'a pas toujours le matériel adéquat pour cela, ni les bonnes techniques... 

Les techniques apprises lors de cette formation lui permettront, par des gestes efficaces, de répondre rapidement à une situation délicate, et sauver la vie des nouveau-nés, et de leur maman.

 

“Cette formation est importante sur le plan obstétrical pour le suivi des grossesses face au manque de spécialiste en gynécologie, à la destruction des hôpitaux, et à l’absence réelle de réanimation des nouveaux-nés en Syrie. C’est une lacune importante. L’objectif est de ne pas prolonger les souffrances du nouveau-né pour éviter les complications neurologiques. Savoir réanimer très tôt donne plus de chances de survie.” Pr Raphaël Pitti, responsable formation au sein de l’UOSSM.

 

 

Woman empowerment : la formation des femmes en Syrie

 

Premières sur le terrain à répondre aux besoins médicaux de leurs communautés, les femmes syriennes sont soutenues dans leurs actions par l'UOSSM et ses partenaires locaux. Une femme formée et insérée professionnellement pourra fournir des soins de santé à 50 à 250 familles de sa communauté locale.

Donner les moyens à toutes les femmes, comme le Ghosoun d’accéder à des formations de qualité pour répondre à la pénurie de médecins qualifiés en Syrie, est l’objectif de l’UOSSM. Valoriser les savoirs locaux et favoriser ces femmes, actrices de changement et ayant survécu aux violences et aux ravages engendrés par le conflit, où les hommes ont payé un lourd tribut, c’est participer à la reconstruction du système de santé en Syrie.

L’UOSSM soutient et s'engage aux côtés de celles qui se battent pour le respect des droits humains et l’amélioration des conditions de vie en Syrie et aide chacune d’entre elles à répondre aux nouveaux défis médicaux qui leur sont posés aujourd’hui. L’éducation, la formation, est un moyen essentiel d’atteindre des objectifs de développement et de paix.

L’UOSSM croit au rôle central des femmes dans la consolidation et le maintien du système de santé en Syrie. Les accompagner dans leur autonomisation et les protéger, c’est leur donner un rôle-clé dans le futur du pays et dans le processus de reconstruction.

 

La santé des enfants une priorité


Le conflit qui s’éternise depuis 10 ans a des conséquences dramatiques sur les enfants. Ils restent toujours en premières lignes des victimes de la crise humanitaire. Aujourd’hui, aucun système de protection maternelle et infantile n’est mis en place en Syrie. Il n’y a pas de suivi de la santé des enfants. Dans les centres de santé et les hôpitaux, les enfants se rendent chez le médecin uniquement lorsqu’ils sont malades, qu’ils ont des symptômes.

L’UOSSM souhaite ainsi mettre en place, dans nos centres de santé primaire, un programme de prévention et de dépistage destiné aux enfants de 4 à 6 ans.

“Aujourd’hui, les enfants n’ont pas de suivi, pas de bilan pour prévenir les troubles sensoriels, les retards cognitifs. Nos centres de santé traitent les pathologies mais ne réalisent pas de dépistage. Mettre en place un réel système de bilan de santé des enfants permettra de cartographier la santé des enfants en Syrie. Après 10 ans de guerre et face à des enfants qui ont subi des psycho-traumatismes graves, c’est indispensable.” Pr Raphaël Pitti, responsable formation au sein de l’UOSSM France.