En Syrie, la dépression et les syndromes de stress post-traumatique sont devenus le lot quotidien. Il existe une crise sanitaire lié à un sujet dont nous n’entendons pas parler, mais qui est pourtant bien présent : la santé mentale. Exténués par bientôt dix années de conflit, éreintés par une crise économique, de nombreux Syriens, comme Dounia, souffrent de dépression et de troubles mentaux. Malheureusement, le pays ne dispose ni des médecins, ni des moyens financiers nécessaires pour limiter les ravages.

LE CAS DE DOUNIA, QUI COMME DE NOMBREUX SYRIENS, VIT DANS UNE ANGOISSE CONSTANTE

 

Les dernières années ont été particulièrement difficiles pour Dounia [prénom modifié]. Entre le stress des études et les petits boulots, tout ça dans le contexte de guerre en Syrie et de crise économique, la jeune femme de vingt ans n’a pas supporté la pression. Constamment tendue et nerveuse, elle n’arrivait plus à se concentrer, ni à s’organiser. Impossible pour Dounia de concilier travail et études… Pourtant, pas le choix pour survivre !

Dounia s’est rendue dans notre unité de soins en santé mentale à Sarmada, dans le Gouvernorat d’Idleb, où elle a été reçue pour une première consultation, qui a permis d’établir un programme de suivi personnalisé pour la jeune femme. Objectif fixé : que Dounia acquière les compétences lui permettant de surmonter ses problèmes. Au cours de ces séances, il lui également été rappelé l’importance du soutien que peuvent lui apporter les autres, du lien social. Car bien s’entourer et ne pas s’isoler permet de réduire l’impact du stress et des tensions.

Après plusieurs séances, la jeune femme a été évaluée de nouveau, et les progrès étaient très encourageants ! Dounia est sur la bonne voie pour prendre sa vie en main, nous n’avons plus qu’à lui souhaiter une bonne réussite dans ses études !

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L’UOSSM A SU RÉPONDRE RAPIDEMENT À CE NOUVEAU BESOIN EN SOINS DE SANTÉ MENTALE

 

Dès le début du conflit, l’UOSSM s’est donné pour objectif d’améliorer le bien-être des Syrien.ne.s. Après un premier travail de sensibilisation à la santé mentale, nécessaire dans un pays où le sujet a été très longtemps été tabou, l’UOSSM a ouvert différentes structures dans le nord-ouest de la Syrie.

Sarmada, première structure spécialisée du genre ouverte en Syrie

 

À Sarmada, l’UOSSM a ouvert la toute première unité de soins de santé mentale du pays. Alors que les structures existantes jusqu’alors se basaient plus sur le modèle de l’asile, à Sarmada, l’hospitalisation n’est pas la solution immédiatement adoptée (cas sévère uniquement). Et lorsqu’il y a bien hospitalisation, c’est pour une durée de 15 jours à 2 mois maximum. Pour chaque cas, l’UOSSM organise un suivi avec les familles.

L’unité de Sarmada dispose également de 4 cliniques mobiles, qui ont pour mission de sensibiliser - par la distribution de brochures - la population de la région à la santé mentale, de faire des visites à domicile, de détecter les personnes ayant besoin de soins, dans les camps, les écoles et les centres médicaux.

Une deuxième unité de soins de santé mentale a par la suite été ouverte par l’UOSSM à Azaz (région de l’Euphrate), où le dispositif est similaire, avec deux cliniques mobiles.

Mais le travail est immense pour les deux seuls psychiatres présents dans le nord-ouest syrien (un seul psychiatre dans la région entre 2012 et 2019). L’UOSSM est la seule ONG sur le terrain à travailler sur un programme de soutien psychologique et de santé mentale.

Afin de combler ce vide, l’UOSSM s’attache à développer des services de santé mentale sous différentes formes, afin de couvrir un maximum de terrains :

 • 2 centres de santé mobile à Al-Karamah et Al-Bab (Idleb) 

 • des services de santé mentale dans tous nos centres de santé primaire 

 • assistance téléphonique (à Idleb et dans l’Euphrate, plusieurs lignes spécialisées : population, travailleurs humanitaires, soignants en première ligne de la COVID-19).

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NOS DERNIÈRES ACTIONS DANS LE DOMAINE DE LA SANTÉ MENTALE

 

 

En direct du centre d’Al-Bab, qui poursuit ces services dans la région avec :

• Un diagnostic des cas reçus et prescription médicamenteuse par un psychiatre.

• Une équipe de soutien psychologique qui effectue le suivi des patients via des séances

• Des sessions de sensibilisation sur les maladies mentales et sur les compétences parentales afin que les parents de la région apprennent à faire face aux problèmes de comportement (liés à la guerre) de leurs enfants.

 

 

 

L’unité de soin de santé mentale de Sarmada, avec le soutien de l’Organisation mondiale de la santé, a organisé, à l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, un séminaire sur le thème : « La santé mentale pour tous ». Une journée pour souligner l'importance de la santé mentale à la lumière de la pandémie du coronavirus et mettre en avant la forte corrélation entre santé physique et psychologique.

 

 

 

À l’unité de soins de santé mentale de Sarmada, les plus jeunes aussi sont au cœur de nos programmes de soins. Objectif des séances : stimuler la mémoire visuelle, renforcer la perception et réhabiliter les fonctions cognitives, exprimer ses émotions et sentiments à travers des activités ludiques (par exemple, l’art-thérapie).

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