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http://edition.cnn.com/2013/12/22/world/meast/syria-aleppo-hospital/index.html?hpt=hp_t2

Traduction de l’article de CNN

( CNN, le 22 décembre 2013 )

Des médecins débordés par la charge, dans une atmosphère de panique, s’empressaient tout le week-end pour secourir les patients qui affluaient en nombre, certains “mourants sur le sol”, après l’attaque punitive sur Alep, la ville syrienne du nord.

“Il y a eu un grand massacre aujourd’hui”, dit le Dr Ammar Zakaria à CNN parlant par Skype depuis la plus grande ville tenue par les rebelles en Syrie. ” Nous avons traité des blessures dues aux éclats d’obus, des blessures abdominales profondes. Je ne compte plus le nombre d’amputations.”

Le gouvernement syrien continue de frapper les quartiers d’Alep tenus par les rebelles après des jours de raid aériens continus.Depuis plus d’une semaine, la cité est frappée par des raids d’hélicoptères larguant des barils remplis d’explosifs et d’obus. Ces bombes peuvent soulever un immeuble entier par une seule frappe.

“De très nombreuses victimes meurent avant d’arriver à l’hôpital. beaucoup arrivaient à l’hôpital et nous n’avions pas les moyens de soigner tous les types de blessures”, ajoute le Dr Zakaria détaillant les suites sanglantes de l’attaque. “Nous n’avions pas assez de lits. Beaucoup sont morts à même le sol”.

Avec un minimum de fournitures médicales, chaque seconde est une course angoissante pour maintenir le fil ténu entre la vie et la mort.

Les images prise par le médecin montre une ambulance déchiquetée stoppée en pleine course et des médecins opérant dans des mares de sang, regardant des enfants se raccrocher à leur dernier souffle par leur tube d’oxygène.

A Alep, il y a un afflux massif de blessés dans les hôpitaux… de moins en moins de sécurité et de plus en plus de bombes sur les zones civiles”, dit Simon Schorno, porte-parole du Comité International de la Croix Rouge, contacté par CNN à Damas.

Le gouvernement syrien dit par la voix de son agence officielle , l’Agence Syrienne d’Informations Arabes, qu’il vise les “groupes terroristes” dans les quartiers d’Alep et que de nombreux terroristes ont été tués et blessés

Selon le CICR , des centaines de personnes ont été tués*. Un demi-million de personnes ont été blessés dans tout le pays, des millions sont déplacés et des dizaines de milliers sont détenus.

Pour ce seul dimanche ( 22/12/13), 166 personnes ont été tuées dans le pays, 92 en Syrie selon les Comités locaux de Coordination (opposition). CNN ne peut pas vérifier ces chiffres mais les Nations Unies disent que plus de 100 000 personnes ont été tuées depuis 2011.**

“Les fournitures en alimentation et tout produit de première nécessité manquent dangereusement, spécialement dans les zones assiégées”***, dit Magne Barth, chef de la délégation CICR en Syrie.

Simon Schorno décrit les difficultés d’acheminement de l’aide.”Nous n’obtenons pas les autorisations nécessaires pour entrer dans ces zones. Le gouvernement doit donner son feu vert pour que nous franchissions les check-points et nous devons nous y rendre à pied. Nous ne pouvons le faire dans les conditions actuelles.”

Le taux de mortalité continue de monter alors que la misère pour des millions de déplacés est exacerbée par les records de froid dans tout le moyen orient.

En attendant, les médecins comme le Dr Zakaria vivent à l’hôpital: “Nous vivons à l’hôpital car nous ne pouvons pas prévoir les bombardements, nous devons nous tenir prêts à tout instant.”

* Selon le bilan établi par l’OSDH fin novembre, 126 000 personnes ont été tuées en Syrie depuis le début du conflit. Pour la région d’Alep, depuis le 15 décembre, les barils de TNT largués à partir d’avions et d’hélicoptères ont fait selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) 517 morts, dont 151 enfants.

** Ce chiffre date de quelques mois

*** assiégées par l’armée

Le Dr Zakaria d’Alep lors de son passage à Paris le 2 décembre

Voir aussi Un médecin primé en Allemagne