Pour la Journée internationale des migrants, Hayan, Shadi, Jubran dessinent une réalité qui vient rompre le silence d’un monde qui ne veut plus entendre.

18 décembre 2020

À l’occasion de la Journée internationale des migrants, l’UOSSM met l’accent sur des récits sonores de migrants ayant vécu ou vivant encore la guerre en Syrie. 6,7 millions de personnes sont toujours déplacées internes en Syrie, un triste record pour le pays, qui continue d’être dans le peloton de tête du nombre de déplacés internes. 

Ces déplacés racontent les sons du conflit, qui les hantent. Pour certains, ce sont les bombardements. Pour d’autres le silence de mort. Parfois, ce sont des sons qui pour nous paraissent innocents, la pluie par exemple. Mais pour Hayan, réfugié dans un camp d’Idleb, ce son est devenu un cauchemar :

[HAYAN] #MON SON DE SYRIE : LA PLUIE DANS LE CAMP

 

“J’étais paysan, malheureusement la guerre est arrivée, et nous avons été forcés de fuir. Fini les grands espaces verts, nous voilà à présent entassés sous des tentes, entourés de boue. Lorsque j’étais paysan, j’aimais le son de la pluie. C’était une bonne nouvelle pour nos récoltes. Aujourd’hui, il me tétanise. Pour un réfugié, ce son est une malédiction. Les gouttes qui frappent nos toiles de tente résonnent dans tout le camp. Nous attendons dans l’angoisse que cela passe, en espérant que nos abris de fortune ne s’écroulent pas sous le poids de l’eau. »

[SHADI] #MON SON DE SYRIE : LE SILENCE

 

« Depuis cette nuit-là, où au moins une personne a été tuée, le silence est devenu pour moi le son marquant de la guerre en Syrie. Le silence, synonyme de mort, de tragédie après le pire. Parfois, quand je suis au bord du lac, de la mer ou au cœur des belles montagnes suisses où je vis actuellement, le genre d’endroit où vous allez pour avoir la paix et le calme, la guerre s’immisce dans ma tête, dans mon esprit. En fin de journée, dans mon lit, le silence de la nuit, qui devrait m’aider à dormir, m’en empêche. Aujourd’hui, le silence me rappelle la guerre. Le silence de ce monde face à toute la souffrance d’un peuple, le silence face à l’injustice, le silence de ceux qui sont morts, le silence de ceux qui sont en détentions, le silence d’enfants qui crient de douleur mais ne trouvent pas de médecins ou de médicaments. C’est mon son de la guerre. »

[JUBRAN] #MON SON DE SYRIE : LE COEUR BATTANT

 

« Le son du cœur battant des soignants lors du ciblage des hôpitaux où ils travaillent.
Le son du cœur battant des oiseaux qui s’échappent de leurs nids lors des explosions.
Le son du cœur battant de l’équipe médicale qui essaie de réanimer cette femme enceinte de 8 mois sur la table d’urgence.
Mais son cœur s’estompait petit à petit jusqu’à ce qu’il s’arrête.
Le son du cœur battant des enfants sur la table du bloc opératoire.
Le cœur qui essaie de compenser le sang perdu à cause des blessures vasculaires massives.
Le son du cœur battant des déplacés internes sans aucune perspective d’avenir.
Le son de mon cœur à chaque fois que je perds un collègue.
Le son de la Syrie, c’est le son du cœur. »

>> À découvrir également : le son de Syrie de Mustafa ambulancier <<

Ces tranches de vie sonores décrites par Hayan, Shadi ou encore Jubran, dessinent une réalité qui vient rompre le silence assourdissant d’un monde qui ne veut plus entendre. Une réalité où la guerre et la COVID-19 sont devenues le fardeau des Syrien.nes. Ils font face à des catastrophes qui s’accumulent, sans évoquer l’hiver, toujours aussi redouté par les 6,7 millions de déplacés internes, et les 5,5 millions de réfugiés syriens dans le monde. 

Rappelons que le nombre de personnes déplacées dans le monde a encore atteint un niveau record en 2020, avec 50,8 millions de déplacés internes dû aux conflits, à la violence et aux catastrophes. 

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À NE PAS LOUPER ! LIVE FACEBOOK 

 

Affiche de l'événement live Facebook

À l’occasion de la Journée internationale des migrants, l’UOSSM donne la parole aux déplacés internes et réfugiés syriens, et aux acteurs humanitaires et associatifs mobilisés pour leur venir en aide.

Rendez-vous aujourd’hui à 17h sur la page Facebook de l’UOSSM, pour le live « De Syrie à Paris : exilés, déplacés, le parcours du combattant », animé par Omar Ouahmane, grand reporter à Radio France, en présence de nombreux invités. 

Pendant le live, vous aurez l’occasion de leur poser vos questions en commentaire.
​​​​​​​Soyez nombreux-ses !

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