L’hôpital a été gravement endommagé après une attaque aérienne à 16h (heure syrienne) ce vendredi 14 octobre à Alep Est. Heureusement, aucun blessé n’est à déplorer. 35 patients ont été transférés dans un centre médical proche. L’hôpital était soutenu par notre ONG UOSSM, l’ONG américano-syrienne SAMS (et d'autres organisations) et bénéficiait à une population de 150 000 personnes à Alep.

 Nous avons choisi volontairement de ne pas mentionner le nom de l’hôpital pour des raisons de sécurité au vu de la stratégie militaire systématisée d’attaques répétées sur les hôpitaux jusqu’à leur entière destruction.

 Cet hôpital fait parti des derniers hôpitaux en service dans la partie Est de la ville assiégée d’Alep. Il ne reste que très peu de médecins à Alep Est. Il semblerait que deux autres hôpitaux aient été attaqué aujourd’hui. Nous attendons des informations pour plus de précisions. Très clairement, cette semaine, le nombre de patients et de blessés a augmenté de façon exponentielle à Alep Est dû aux bombardements quotidiens et répétés sur la ville. Ces dernières semaines, 320 enfants ont été blessés et 114 sont morts suite aux attaques aériennes sur Alep Est. De plus, la destruction du centre de secours d’urgence des casques blancs de la défense civile syrienne a sérieusement compromis le système de secours et de soins auprès des populations qui étaient déjà dans une situation très critique. 

“C’est une violation grave du droit humanitaire qui met encore davantage en péril le système de santé en Syrie pour les prochaines décennies. Nous demandons une action immédiate des nations-unies qui doit stopper ce massacre en cours à Alep.” Dr Oubaida Al-Moufti, vice-président de l’UOSSM France.Le même jour, ce vendredi 14 octobre, une ambulance a été entièrement détruite dans la région Idleb (district de Jebel Saman) causant la mort d'un travailleur humanitaire de l'ONG "Fondation humanitaire Al Sham". L’UOSSM condamne ces attaques et demande à ce que les responsables soient traduits devant la justice pour leur violation du droit humanitaire international. Pour la survie de notre personnel médical sur le terrain et de nos patients, l’UOSSM exhorte l’assemblée générale des  nations unies à prendre des mesures concertées et des actions contraignantes auprès des belligérants pour la mise en place d’une résolution durant l’assemblée générale des nations unies. Cette session spéciale d’urgence pourrait être fondée sur la résolution UNGA 370A/1950 “Uniting for peace”, indiquant que l’assemblée générale doit considérer une question immédiatement dès lors que le conseil de sécurité échoue à maintenir la paix et la sécurité au niveau international. 

Sur le terrain, l’UOSSM continue de se mobiliser pour soutenir les médecins et hôpitaux d’Alep. Nous avons lancé, en urgence, une campagne de collecte de fonds #StopMassacreAlep. En effet, L’état des lieux des hôpitaux à Alep Est est catastrophique d’autant que la majorité des hôpitaux en Syrie fonctionnent uniquement grâce à l'aide humanitaire.  Nous estimons à 500 000 euros le coût total des besoins urgents pour faire fonctionner de nouveau les hôpitaux. Notre objectif à travers cette campagnes est de soutenir les médecins et le personnel médical qui sont en première ligne du conflit en acheminant dès la levée du siège lors d’une trêve humanitaire :

  • des consommables médicaux
  • des médicaments d’urgence
  • des équipements médicaux pour remplacer ceux endommagés (moniteurs, colonne d’anesthésie, appareils chirurgicaux…)

Aussi 

  • Rééquiper les salles d’urgence
  • Apporter un soutien financier aux médecins et personnels médicaux