bombaredement-alep.pngLes bombardements d’hôpitaux et d’établissements médicaux s’intensifient. Ce week-end encore, 3 hôpitaux et plusieurs établissements médicaux ont été touchés par les attaques aériennes.

En une semaine, il y a eu près d’un hôpital bombardé tous les jours. Le bilan est catastrophique avec des dizaines de civils tués et de nombreux blessés qui affluent dans les hôpitaux de proximité notamment l’hôpital Bab Al-Hawa, proche d’Alep dans le nord de la Syrie, géré par l’UOSSM. Un cri d’alarme des médecins d’Alep, #SOSMedecinsAlep, qui tarde à se faire entendre dans un contexte extrêmement tendu et meurtrier.

Le 31 juillet :

  • Bombardement de l’hôpital de fortune à Jassem dans la province méridionale de Deraa 

L’entrée de l’hôpital a été bombardée par une attaque aérienne faisant 10 blessés incluant 4 femmes un pharmacien et un infirmier. L’hôpial compte 60 pofessionnels de santé et environ 2350 patients par mois pour une population de 40 000 habitants. L’UOSSM soutient financièrement l’hôpital à travers des équipements médicaux et des médicaments. Cet hôpital est soutenu par de nombreuses organisations humanitaires.

Vidéo de l’attaque 

  • La clinique Hoor à l’ouest d’Alep

Détruite par une attaque aérienne, le nombre de blessés n’est pas confirmé. La clinique est gérée par l’ONG Iskan.

  • Un centre médico-légal à Alep

Frappée pour la troisième fois en quatre jours, il a été complètement détruit. Deux membres du personnel ont été tués et plusieurs blessés.

le 30 juillet :

  • L’hôpital Anadan

Il a été touché par une attaque aérienne dans le nord d’Alep à 11h (heure de Damas) ce dimanche. Il était le dernier hôpital opérationnel à l’ouest dans la campagne d’Alep. L’UOSSM soutient l’hôpital à travers l’approvisionnement en médicaments et en équipements médicaux. L’hôpital compte quatre unités de soins intensifs et un service de maternité, avec 5000 patients par mois.

Le 29 juillet :

La maternité de l’ONG « Save the children », a été bombardée à Kafr Takharim dans la province d’Idlib faisant deux morts et six blessés dont une femme enceinte de 6 mois qui a perdu ces deux jambes. L’hôpital accueillait 1300 femmes et réalisait 300 accouchements par mois. L’hôpital le plus proche est à 43 km de la ville

Un week-end sanglant et meurtrier pour les hôpitaux en Syrie qui vient s’ajouter aux 4 hôpitaux bombardés la nuit du 23 au 24 juillet, (l’hôpital Al Bayan, Al-Hakim, Al-Zahra, Al-Dakak ainsi qu’un centre de banque de sang), soit près d’un hôpital par jour visé par les bombardements en une semaine

#SOSMédecinsAlep – L’appel au secours des médecins en Syrie

Face à cette catastrophe sanitaire et humanitaire visant les civils, les hôpitaux et le personnel médical, des médecins et humanitaires à Alep, en Syrie, en Turquie, en Europe et dans le monde, lancent un appel au secours : #SOSMedecinsAlep. Ils ont choisi de prendre la parole à travers de courtes vidéos afin de raconter la situation. Ils vivent à Alep ou ont exercé à Alep comme médecins humanitaires, ils prennent la parole solennellement pour demander :

l’arrêt immédiat des bombardements,
de stopper les frappes ciblées sur les hôpitaux et les établissements de santé,
l’ouverture d’un couloir humanitaire permettant d’acheminer du matériel médical, de la nourriture et la libre circulation du personnel médical dans la ville venu soigner les blessés.
Les médecins qui se joignent à l’appel #SOSMedecinsAlep

  • Dr Bakry Maaz, chirurgien orthopédique à l’hôpital M1 à Alep.
  • Ahmed Al-Halabi, infirmier à l’hôpital M1  à Alep.
  • Abou Ali, technicien en radiologie à l’hôpital M10 d’Alep.
  • Qussai Al-Halabi,  technicien en radiologie à l’hôpital M1 d’Alep.
  • Dr Mohamad Chahine, dentiste dans une clinique dentaire de l’UOSSM à Alep, a quitté Alep le 13 juillet 2016  pour rejoindre sa femme en Turquie qui va donner naissance à leur enfant dans les prochains jours. Dès la naissance de leur enfant, il compte retourner à Alep.
  • Dr Aziz, chirurgien général à Alep et directeur de recherche auprès de l’UOSSM, a quitté Alep le 29 juin 2016 pour la Turquie.
  • Dr Raphaël Pitti, responsable du service de réanimation à la clinique de Gentilly à Nancy, Professeur de médecine d’urgence et de catastrophe, chargé de mission de formations à la médecine de guerre auprès de l’UOSSM en Syrie.
  • Dr Zouhair Lahna, chirurgien obstétricien franco-marocain. Depuis deux ans, il exerce principalement comme médecin humanitaire en Syrie où il est chargé de missions de formations de gynécologues et sages-femmes auprès de l’UOSSM.
  • Dr. Anas Al-Kassem, chirurgien traumatologue et président de l’UOSSM Canada. 
  • Dr Ziad Alissa, médecin Anesthésiste – Réanimateur et président de l’UOSSM France.

Voir les témoignages vidéos exclusifs

Ainsi, loin d’être des dommages collatéraux, les professionnels de santé et les hôpitaux sont délibérément visés dans le cadre d’une stratégie militaire systématisée et largement utilisée. Le réseau syrien pour les droits de l’Homme annonce le chiffre effrayant de 80 établissements détruits par ces attaques au premier semestre. 81 membres du personnel médical et casques blancs auront perdu la vie durant la même période. Depuis le début du conflit en 2011, plus de 700 médecins et personnels médicaux, ont été tués lors d’attaques d’hôpitaux selon le président de la commission d’enquête de l’ONU sur les droits de l’Homme en Syrie, le Brésilien Paulo Pinheiro qui s’est exprimé à Genève le 21 juin 2016.

“Nous enjoignons la France et la communauté internationale à tout mettre en oeuvre pour arrêter les bombardements, protéger les hôpitaux et le personnel médical ainsi que les populations civiles syriennes. Nous ne pouvons rester aveugle à cette catastrophe humanitaire et sanitaire que subit la Syrie à cause de ses attaques aériennes incessantes.” Dr Ziad Alissa, président de l’UOSSM France.

L’UOSSM, Union des Organisations de Secours et Soins Médicaux est une organisation humanitaire médicale internationale dont la mission est d’apporter secours et soins médicaux aux populations affectées par le conflit en Syrie, sans aucune considération pour leur nationalité, leur origine ethnique, leur sexe, leur religion ou leur affiliation politique. Crée en 2011, l’UOSSM a déployé son action autour de cinq programmes majeurs en Syrie pour accompagner et soutenir le personnel soignant, les victimes civiles et les malades au quotidien : la construction et le soutien d’hôpitaux, la mise en place de centres de soins primaires, de centres de soutien psychologique et de santé mentale, la formation du personnel médical et la recherche médicale. L’UOSSM soutient plus de 120 hôpitaux et plus de 200 centres de santé à travers toute la Syrie.