Depuis fin décembre 2018, les conditions climatiques sont extrêmes dans le nord de la Syrie. Les pluies diluviennes, inondations, chutes de neige et températures en dessous de zéro ont rendu la vie de plus de 6,5 millions de syriens déplacés internes impossible. Températures glaciales et conditions climatiques menacent la vie des milliers de réfugiés déjà éprouvés par la guerre. 

Après avoir survécu à la guerre, ils doivent survivre à l’hiver

Que faire contre l’hiver quand on n’a plus rien ? Sous des tentes de fortune, sans chauffage, loin de leur foyer, l’hiver ne fait qu’empirer la situation des milliers de réfugiés syriens. A cette lutte pour survivre, s’ajoute un obstacle de taille : le manque de médicaments. Un calvaire qui touche particulièrement les enfants et les femmes, qui représentent presque la moitié de la population de ces camps.

Les réfugiés se réchauffent comme ils peuvent alors que les températures descendent certaines nuits en dessous de zéro. En quelques semaines 15 enfants déplacés syriens sont morts dont 13 nourrissons. D’après l’ONU, 8 de ces enfants vivaient dans le camp de Rukban près de la frontière syro-jordanienne, où les cas de malnutrition sont en augmentation. L’UOSSM a appelé la communauté internationale à intervenir immédiatement pour faire parvenir l’aide humanitaire dans ce camp où aucun convoi n’a été autorisé depuis le mois de novembre.

Et ils ont dû faire face à une épreuve supplémentaire en ce début d’année 2019… Dans la région d’Idleb, les inondations ont emporté les tentes et effets personnels des familles, en plus d’avoir détruit les réserves de nourriture et d’eau. Plusieurs jours de pluies torrentielles ont dévasté les camps, les transformant en immenses marécages.

Dans le camp d’Al Anfal par exemple, 700 familles ont été affectées par les inondations. Pour leur venir en aide, les équipes de protection de l’UOSSM enregistrent les noms des enfants les plus en difficulté pour faciliter la distribution d’aides et de vêtements chauds. Elles se chargent en priorité de suivre les enfants ayant besoin d’un soutien particulier (en situation d’handicap, séparés de leurs familles).

Ces visites sont aussi l’occasion de sensibiliser les familles aux services fournis par l’UOSSM (soins de santé dans nos cliniques mobiles, accompagnement pour la nutrition, soutien psychologique).

Alors que les réfugiés tentent de réparer les dégâts, au milieu de l’eau encore stagnante et des tentes éventrées par les bourrasques de vent, les camps continuent de s’agrandir de jour en jour. Aujourd’hui l’aide apportée est insuffisante.

“Nous sommes très inquiets à propos du nombre de décès qui auraient pu être évités. Il est inacceptable de savoir que ces vies auraient pu être sauvées si une aide médicale avait été autorisée dans le camp. L’Histoire se souviendra de cette inaction comme d’un crime. Nous implorons la communauté internationale d’acheminer l’aide à Rukban et d’aider les populations qui ont perdu leurs tentes à cause des tempêtes. Il est de notre devoir d’aider ces gens qui sont dans des conditions inimaginables, qui méritent d’être traités avec dignité et respect.” a déclaré le Docteur Ziad Alissa, président de l’UOSSM France.

Les épreuves se multiplient pour ceux qui fuient encore  

L'intensification des combats dans la région sous contrôle de l'Etat Islamique Deir Ezzor a provoqué des déplacements massifs de populations. Plus de 10 000 personnes sont arrivées au camp de réfugiés de Al Hol à Hassaké en une semaine seulement.

Le HCR avertie que 35 enfants et nourrissons sont morts d'hypothermie et de malnutrition depuis décembre dans le camp ou pendant leur déplacement. Plus de 23 000 déplacés internes, pour la plupart des femmes et des enfants, ont fui vers le camp de Al Hol depuis décembre alors que les lieux ont été construits pour accueillir seulement le tiers de sa population actuelle.

Les déplacés internes arrivent mal-nourris, blessés, souffrant d'hypothermie et d'autres maladies en raison du manque prolongé de nourriture et de soins médicaux à Hajin. Le nombre de déplacés et de victimes dû au conflit va vraisemblablement augmenter dans les prochaines semaines. L'UOSSM demande à tous les acteurs engagés dans le conflit de permettre le passage en toute sécurité pour les réfugiés d'Hajin vers Al Hol, ainsi que de leur donner accès aux postes médicaux d'urgence le long de cette route et autoriser la distribution de nourriture, eau et vêtements. Si cette aide n'est pas apportée, nous pouvons nous attendre à une souffrance inimaginable et beaucoup de morts.

L'UOSSM condamne la restriction de mouvement des personnes déplacées et la confiscation de leurs documents d'identité, qui compliquent encore plus une situation désespérée.