Depuis septembre 2022, le nord-est et le nord-ouest de la Syrie sont confrontés à une importante épidémie de choléra. D'abord liée à l'eau contaminée près de l'Euphrate et à la grave pénurie d'eau dans le nord de la Syrie, l'épidémie s'est maintenant propagée à travers le pays. 20 014 cas suspects ont été signalés dont 75 décès. 26% des cas sont des enfants de moins de 5 ans (OMS). Un chiffre largement sous-évalué, on le sait. Mehad (Ex-UOSSM France) est mobilisé en Syrie pour proposer un plan de réponse sanitaire à la montée de l’épidémie de choléra. Nous lancons un cri d’alarme pour éviter le pire.
L'inquiétude est grandissante
Le choléra est une infection diarrhéique aiguë causée principalement par l'ingestion de bactérie (Vibrio cholerae) présentes notamment dans les eaux stagnantes. Provoquant diarrhées et vomissements, le choléra entraîne une déshydratation rapide et, sans soins rapides, peut tuer en quelques heures.
Le choléra reste une menace mondiale pour la santé publique et un indicateur d'iniquité et de manque de développement social. Les populations syriennes sont particulièrement exposées avec le contexte de guerre et de crise humanitaire depuis plus d’une décennie. La guerre a tout détruit sur son passage, le pays manque de ressources en eau potable et en assainissement. La propagation du choléra dans les pays de la région notamment au Yémen et en Irak font craindre une épidémie de grande ampleur en Syrie. En Syrie, la source d'infection est soupçonnée d'être l'eau de l'Euphrate, où certaines stations de traitement de l'eau n'ont pas été désinfectées au cours des derniers mois. De plus, une partie importante de la population de cette zone achète de l'eau à des camions-citernes privés qui se remplissent directement à partir de la rivière sans aucun processus de purification.
Notre cri d'alarme : au 21ème siècle, le choléra tue en Syrie !
“Nous ne cessons de le dire et de le répéter. La Syrie et surtout les syriens et les syriennes vivent une situation dramatique. Ce problème lié à l’eau, nous l’avions mis en exergue lors de notre enquête dans les camps de Raqqa où 70 000 personnes vivent dans une grande précarité avec une recrudescence des maladies parasitaires. L’eau bue par les populations est contaminée. Nous pouvions nous attendre à ce qu’apparaisse le choléra, les hépatites. Nous lancons un cri d’alarme. Il y a un besoin d’assainissement très important dans ces zones. L’eau de pluie est contaminée par les conditions de vies des populations indignes.
Il y a un risque que l’épidémie se répande de façon très importante et fasse très morts. Les besoins actuels sont pluriels, il y a la vaccination, les antibiotiques, les perfusions pour les patients atteints de choléra car ils sé désydrathent très rapidement. Il est nécessaire de renforcer les structures hospitalières, d’isoler les malades. Il y a une nécessité d’une très forte mobilisation et d’une coordination pour empêcher l’extension du choléra. ” Pr Raphaël Pitti, responsable formation, Mehad (Ex-UOSSM France)
> JE DONNE CONTRE LE CHOLERA <
La réponse sanitaire de Mehad (Ex-UOSSM France) : sensibiliser, former, approvisionner
Très rapidement dans le nord-est et dans le nord-ouest de la Syrie, nos équipes se sont mobilisées. Nous avons mis en place des “forces d’intervention médicales et sanitaires” en Syrie afin d’accélérer rapidement le renforcement de nos capacités de prévention, de détection précoce et de réponse rapide à l'épidémie de choléra, sur la base du plan de réponse de l'OMS concernant l'épidémie de choléra en Syrie.
- Sensibilisation : renforcer nos équipes de santé communautaire et de nos actions de sensibilisation dans les villages et les camps de déplacés afin veiller à ce que les hommes, les femmes et les enfants reçoivent des informations sur la façon de se protéger contre le choléra. Pour éviter la propagation de l’épidémie, le meilleur traitement est la prévention.
Notre besoin : soutenir les agents de santé pour sensibiliser un nombre de croissant de populations afin de reculer les risques de propagation. Nous avons d’ores et déjà orienté nos équipes mobiles en santé communautaire et dans les cliniques mobiles vers une sensibilisation autour de l’épidémie de Choléra.
Avec 200 euros soit 132 euros après déduction fiscale, vous permettez à une équipe médicale de 3 personnes de sillonner durant une journée les lieux les plus reculés en Syrie pour soigner les populations les plus démunies n’ayant pas de centre de santé à proximité.
- Former nos équipes médicales des pôles de centre de santé primaire pour une meilleur prise des cas suspects. Les pôles de santé primaire sont le premier lieu d’accueil des patients. Ce sont les infirmiers, les médecins généralistes qui reçoivent les patients et doivent trier, orienter les patients. Il est impératif qu’ils soient formés à une prise en charge spécifique de ces maladies épidémiques.
Notre besoin : déployer un plan de formation des soignants, aux avants-postes de la médecine primaire.
Avec 60 euros, soit 20 euros après déduction fiscale, vous permettez à un soignant de monter en compétences pour une meilleure prise en charge des cas suspectés de choléra.
- Approvisionner en médicaments et traitements médicaux contre le choléra. Face à l’épidémie, nos centres de santé primaire doivent disposer du matériel médical et des traitements nécessaires à la prise en charge des malades. Dans un pays en guerre comme la Syrie, avec l’inflation galopante, il est indispensable de fournir gracieusement des médicaments à nos patients qui viennent consulter dans nos centres.
Notre besoin : Apporter les médicaments et traitements nécessaires aux structures de santé et s’assurer du bon fonctionnement de la chaîne de soins.
Avec 80 euros, soit 27 euros après déduction fiscale, vous permettez aux soignant.e.s de fournir des médicaments nécessaires au traitement médical et la guérison de tous leurs patients.