Il est 7h30. Raphaël Pitti se rend à la polyclinique de Nancy où il exerce. Sur le chemin, il entend sur France Culture le témoignage du docteur Ahmed Bananeh, médecin-urgentiste de l’UOSSM, qui raconte l’horreur, les bombardements, la mort, la guerre en Syrie. Le fait de savoir que les médecins sont condamnés alors qu’ils font leur travail, qu’ils suivent leur éthique et qu’ils sont pris pour cible, lui a été insupportable. Raphaël Pitti décide alors de prendre contact avec Ahmed Bananeh et deux mois plus tard, arrive en Syrie aux côtés de l’UOSSM. Nous sommes en 2012.
Depuis 6 ans, il s’est rendu plus de 20 fois en Syrie en tant que responsable formation pour l’UOSSM, afin d’aider ces victimes et former les médecins sur place : trois voyages seulement seront officiels.
Accompagné par le Dr. Ziad Alissa, président de l’UOSSM France, Raphaël Pitti a formé les premiers soignants de Syrie aux techniques de médecine et de secourisme de guerre ou encore à la prise en charge de blessés des attaques chimiques. Plus récemment, il s’est rendu au Bangladesh auprès des réfugiés Rohingyas. Toute sa vie, Raphaël Pitti a couru les théâtres de guerre : Tchad, Djibouti, Irak, ex-Yougoslavie.
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Dans ce livre-témoignage, il raconte cet appel, la vingtaine de missions humanitaires clandestines en Syrie, la formation du personnel médical sous les bombes. Il évoque ses origines italiennes et pied-noir, son enfance modeste à Oran pendant le conflit algérien, sa vocation, ses missions en Afrique et ailleurs, ses motivations à « soigner dans la guerre ». Un témoignage exceptionnel, un plaidoyer inspirant et bouleversant.
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« J’écoute les paroles chargées d’émotion du docteur Ahmed Bananeh [de l’UOSSM], son cri d’injustice face à son peuple qui meurt sous les bombes, ce constat d’impuissance. Je ressens au fond de ma chair chacun de ses mots et j’entends son appel à l’aide […], une étrange alchimie s’impose à moi, comme si mon passé se conjuguait à un devoir d’homme, à un principe d’appartenance au monde. La grande tragédie qui se déroule là-bas, en Syrie, comme dans tant d’autres, me concerne et m’oblige. J’éprouve le besoin irrépressible de me rendre en Syrie pour leur venir en aide. Ce n’est ni le goût du baroud ni les souvenirs enfuis de voyages compliqués, de missions humanitaires aux confins du monde […] qui font naître ce désir. »
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Un plaidoyer inspirant et bouleversant
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Raphaël Pitti est professeur agrégé de médecine d’urgence, anesthésiste-réanimateur, médecin général des armées, responsable formation et administrateur de l’ONG UOSSM. Il est conseiller municipal de la mairie de Metz en charge de l’humanitaire et de l’urgence social et sanitaire. En décembre 2017, face au traitement, qu’il considère indigne, des migrants en France, il a rendu sa promotion d’officier de la Légion d’honneur.
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