Le bombardement de l’installation d’approvisionnement en eau d’Ain el Fijah à Wadi Barada, le 24 Décembre 2016, a laissé plus de 5 millions de personnes sans eau courante pendant les 30 derniers jours. Selon un médecin de l’hôpital Ibn Nafis à Damas, les inquiétudes sont grandissantes quant à une épidémie sanitaire avec une forte augmentation de cas gastro-intestinaux graves.
Le prix d’une boîte de six bouteilles d’eau est monté en flèche pour atteindre 1000 livres syriennes.
Un bombardement féroce continue d’affecter les villages de Wadi Barada. Selon un représentant du Conseil des médias de Wadi Barada, un membre du personnel médical a été tué vendredi 20 janvier 2017, le directeur exécutif du conseil médical a été blessé et une ambulance a été visée et détruite par des bombardements d’artillerie car elle transportait les blessés dans une zone supposée être sous cessez-le-feu. Le ciblage continu de Wadi Barada avec une lourde artillerie et des bombardements aux barils d’explosifs a encore plus endommagé l’installation d’eau d’Ain el Fijah.
Un médecin de Damas a déclaré : « Nous sommes très préoccupés par le fait que plus de 5 millions de personnes à Damas n’ont pas eu accès à l’eau potable pendant un mois. La situation pourrait conduire à une catastrophe car le risque d’hépatite A, de choléra et de maladies parasitaires augmente en raison d’une population importante utilisant de l’eau contaminée. L’eau est la vie et les gens doivent avoir ce besoin humain de base pour survivre. Nous craignons que nous ne puissions avoir accès aux personnes dans les zones assiégées. Nous avons un membre du personnel médical qui marche pendant 13,5 kilomètres pour nous renseigner sur la situation à Wadi Barada. C’est absolument inacceptable. »
Alors que les gens d’Alep ont été évacués de la zone assiégée, beaucoup de personnes dans toute la Syrie souffrent grandement, sans accès à la nourriture, à l’eau ou aux soins médicaux. Le manque de communication et d’information en provenance de ces régions a rendu extrêmement difficile l’évaluation des besoins, de la capacité des établissements médicaux et le nombre exact des civils blessés et tués par les attaques quotidiennes. La vie de centaines de milliers de personnes dans les zones assiégées est toujours en danger.
Dans Deir Ezzor, des milliers de civils sont prisonniers des tirs croisés. La pénurie de médecins dans la région en a laissé beaucoup sans aucun accès aux soins médicaux.
« Des centaines de milliers de vies sont toujours en danger et nous ne devons pas les oublier. Wadi Barada est le nouvel Alep, avec un état de siège et un bombardement brutaux de la région. Beaucoup sont blessés dans ces attaques et nous n’avons aucun moyen de les atteindre. Ils vivent sans les nécessités primaires de la vie, y compris l’eau, la nourriture et l’accès aux soins médicaux. Il s’agit d’un déni des droits fondamentaux de l’homme et c’est inacceptable. Nous demandons à la communauté internationale de veiller à ce que les installations d’eau de Wadi Barada soient immédiatement réparées et que l’aide humanitaire soit fournie aux civils de Wadi Barada, Deir Ezzor et dans d’autres zones assiégées de toute la Syrie. » Explique Dr Ziad Alissa, président de l’UOSSM France.
L’UOSSM espère que la réunion d’Astana, au Kazakhstan, inaugurera aujourd’hui la paix à long terme que le peuple syrien mérite si bien. L’UOSSM exhorte la communauté internationale et les Nations Unies à envoyer des observateurs internationaux et des « Casques bleus » dans les zones de conflit en Syrie pour assurer la protection des civils.
L’UOSSM France est signataire de l’Astana Statement, signée par une coalition de 98 ONG, afin d’exhorter les parties prenantes aux négociations de paix à débloquer l’accès humanitaire en Syrie. Plus d’informations : ici.