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C’est avec tristesse que nous avons appris la confirmation du premier cas de COVID-19 dans le nord-ouest de la Syrie. C’est un médecin de 39 ans, soignant de l’hôpital Bab Al-Hawa, fondé par l’UOSSM en 2013. Le médecin, comme de nombreux soignants dans cette zone, avait pour habitude de faire des allers-retours entre la Turquie (Gaziantep), où il vivait, et la Syrie, où il assurait sa fonction de médecin. La source de l’infection est à ce jour inconnue. Nous savons simplement qu’il s’est rendu dans la région d’Alep à Al Bab, pour rendre visite à sa femme, médecin elle aussi, entre le 30 juin et le 1er juillet. 

"Le 4 juillet, il a présenté une symptomatologie, faites de courbatures, de fièvre et de toux sèche. Le 7 juillet, le test PCR a confirmé l’atteinte au COVID-19. Immédiatement, l’hôpital a été confiné, les opérations ont été arrêtées. Des tests PCR pour l’ensemble des soignants de l’hôpital sont en cours pour détecter la présence d’autres cas éventuels. Bien entendu, ce que nous pouvons craindre, c’est un foyer, qui puisse se répandre sur l’ensemble de la population, qui est extrêmement fragilisée et pour laquelle, le confinement paraît totalement impossible." Pr Raphaël Pitti, responsable formation de l'UOSSM, médecin anesthésiste réanimateur. 

"Jusqu’à maintenant, il n’y avait pas de cas COVID-19, car il y avait très de peu de mouvements dans le nord-ouest, c’était une zone enclavée. Avec ce 1er cas, l'inquiétude se fait sentir auprès des soignants en Syrie. Beaucoup de questions se posent. Il y a une inquiétude pour sa femme, qui est aussi médecin, qui travaille à Al-Bab (région d’Alep) et à qui il a rendu visite quelques jours auparavant." Dr Ziad Alissa, président de l'UOSSM France, médecin anesthésiste réanimateur. 

La confirmation d’un cas de COVID-19 dans le nord-ouest de la Syrie est particulièrement inquiétante, car elle intervient lors des négociations du Conseil de sécurité de l’ONU sur le sort de la résolution transfrontalière qui permet l'acheminement de l'aide humanitaire dans la région. 

"En ce moment, au niveau des Nations-Unies, se discute la prolongation des deux corridors humanitaires, qui devaient venir à terme en juillet 2020. Il est important que nous puissions agir pour que l’aide humanitaire puisse être prolongée de 12 mois, au lieu de 6 mois. Cette aide humanitaire est essentielle pour la région. Sur 4,2 millions d’habitants, 2,8 millions sont des déplacés de guerre (réfugiés) qui vivent dans des camps." Pr Raphaël Pitti, responsable formation de l'UOSSM, médecin anesthésiste réanimateur. 

 

Un système de santé sinistré et peu équipé face au COVID-19

 

Il n’y a que 201 lits de soins intensifs et 95 respirateurs disponibles dans tout le nord-ouest syrien. Hors soins intensifs, on comptabilise un lit médicalisé pour 1 363 habitants. Beaucoup moins que toutes les normes internationales, et moins que les normes humanitaires. 600 médecins seulement sont présents dans le nord-ouest de la Syrie, pour 4,2 millions de personnes. Soit, 1,4 médecins pour 10 000 habitants. Ils opèrent 500 000 actes médicaux gratuits par mois. 

 

Des mesures inédites de l'UOSSM mise en place depuis plusieurs semaines pour prévenir les risques de COVID-19 

 

 

Dès les premières semaines de confinement et de pandémie en Europe, l'UOSSM a mis en place, en concertation avec le Directorat de santé d'Idleb, des mesures de prévention pour réduire les risques de propagation du virus : formation des personnels soignants, campagne massive de prévention, protection des soignants (masques, surblouses, etc.), tentes de tri à l'entrée des centres de santé, cliniques mobiles qui sillonnent la région pour sensibiliser les populations et les personnes les plus vulnérables. 


Malgré tout, les moyens matériels et humains manquent et ne permettent pas à la région de pouvoir faire face à une pandémie de cette ampleur. A l'UOSSM, nous croyons que la meilleure réponse au COVID-19 est de renforcer globalement le système de santé en Syrie. La destruction des hôpitaux, la guerre, a fait de la santé un secteur sinistré, en ruine qui survit uniquement grâce au soutien des organisation médicales et humanitaires. 

"Pour éviter la catastrophe annoncée du COVID-19 notamment auprès des populations vulnérables - personnes âgées et malades chroniques - la communauté internationale doit se mobiliser pour renforcer son aide humanitaire." Dr Ziad Alissa

 

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