Les 11, 12 et 13 novembre 2022 s'est déroulée à Lviv une formation inédite à la prise en charge du psychotraumatisme en urgence. Coordonnée par Mehad (Ex-UOSSM France), elle a été mise en place en partenariat avec l’université de Lorraine, le Centre Pierre Janet dirigé par le Professeur Cyril Tarquinio, spécialisé dans le psychotraumatisme et le service de Psychiatrie de l’hôpital d’urgence de Lviv dirigé par le Dr Oleg Berezyuk. Un robot de téléprésence offert par l'académie nationale de chirugie a permis de réaliser cette formation à distance entre Metz et Lviv, une immersion totale des formateurs français dans le centre ukrainien.
Traumas de guerre, une prise en charge en urgence
Durant trois jours, 17 stagiaires, psychiatres et psychologues ont suivi cette formation organisée sur le diagnostic et le traitement du psychotraumatisme . Cette coopération avec des soignants français a pour but de structurer les connaissances, de renforcer et d’élargir les compétences des soignants ukrainiens. Sarah Lapcevic psychologue, Doctorante spécialisée dans le psychotraumatisme a assurée la coordination entre les 6 intervenants. L’équipe de Mehad en Ukraine était responsable de la logistique coordonnée par le Dr Yuriy Stepanovskiy.
Dr Oleg Berezyuk, professeur adjoint au département de psychiatrie-psychothérapie de l’Université médicale nationale de Lviv nous explique pourquoi il était essentiel d’effectuer cette formation.
« La guerre a intensifié l’importance de la santé mentale. Par conséquent, nous devons maintenant prouver que la psychothérapie, la psychiatrie et la neuropsychologie sont des outils qui réduisent la souffrance et aident les gens à mieux vivre. Il est essentiel pour tous les Ukrainiens, qu'ils soient soldats sur le front ou réfugiés, d'avoir la conviction qu'ils seront aidés s'ils leurs arrivent quelque chose Notre formation et la création de services de santé mentale devraient apporter cette conviction à notre population. En agissant ainsi, les gens protégeront leur santé, chercheront de l'aide plus tôt et empêcheront les traumatismes de détruire leur vie.».
« J’ai acquis des compétences pratiques, en particulier le deuxième jour, lorsque la technique du débriefing a été introduite. Le troisième jour, nous avons vu la thérapie d’exposition, les tapotements et les méthodes papillons que nous avons pu expérimenté sur nous directement ». Dr Bozhena Andrushchyshyn, psychiatre au sein de la première association territoriale de l'hôpital Saint Panteleimon
La santé mentale et les blessures psychologiques ne doivent pas être oubliées en temps de guerre. Former les psychologues et les psychiatres est aussi une urgence vitale pour les populations ukrainiennes.