Désorientés, dans des conditions de vie extrêmes, les enfants syriens sont très vulnérables et exposés au stress toxique. Selon Alexandra Chen, spécialiste de la protection de l’enfant et de santé mentale à l’université de Harvard, le stress toxique est « la forme la plus dangereuse de réponse de stress qui peut se produire quand les enfants se retrouvent confrontés à une adversité forte, fréquente ou prolongée sans un soutien approprié des adultes ».
Les tirs et bombardements facteurs de stress dans le quotidien des enfants syriens : un état de peur permanent qui peut s’avérer catastrophique pour eux et engendrer de dangereux déséquilibres. Chaque bruit inhabituel est source de panique. Après que leurs maisons ou écoles se soient fait bombarder, ces enfants se sont renfermés sur eux-mêmes, ils ne veulent plus jouer dehors ou encore aller à l’école.
Les enfants sont privés de leurs besoins primaires : après 8 ans de guerre, où trouver un abri loin des affrontements ? Comment accéder à de la nourriture et à des soins de santé ? Les déplacements et la pauvreté croissante laissent les enfants syriens dans un profond désarroi et leur vision de l’avenir est bien sombre. Une situation désespérée qui joue invariablement sur leur équilibre psychique et qui est aggravée par le fait qu’ils n’ont pas accès à l’éducation, les écoles ayant été détruites ou fermées.
Détérioration de la cellule familiale et perte de sécurité et d’amour : de nombreux enfants ont perdu un ou plusieurs membres de leur famille. Ils se retrouvent confronté à de nouvelles responsabilités, trop lourdes pour leurs âges. Parfois, il arrive même qu’ils prennent les armes ou bien se place en chef de famille, ce qui n’est pas le rôle d’un enfant. De plus, à cause de l’instabilité et de la pression causées par la guerre, les parents sont incapables de répondre aux besoins émotionnels de leurs enfants
Une catastrophe dont nous nous devons de mesurer l’importance. Les effets de ce stress toxique sont multiples et peuvent être irréversibles sans un soutien adéquat.
Le développement psychique et physique des enfants menacé
Énurésie nocturne, bégaiement, incontinence, troubles du langage, mutisme, agressivité accrue, abus d’alcool ou de drogue, les effets de la guerre sur les enfants syriens sont multiples et se manifestent tant sur le plan physique, que psychique. L’esprit et le corps, malgré la grande capacité de résilience que peuvent avoir les enfants, sont emprunts de ces traumatismes répétés. Leur développement en est perturbé.