Soigner en zones de conflit
Dans les zones de conflit, le système de santé est souvent gravement endommagé par des années de bombardements massifs sur les infrastructures de santé, notamment les hôpitaux, et par des attaques contre les soignants.
Que ce soit en Syrie, en Ukraine, en Palestine ou au Yémen, de très nombreuses attaques ciblent les structures médicales, forçant des milliers de soignant.e.s à fuir. En plus de l’urgence de la guerre, il est devenu nécessaire de maintenir et d’étendre l’accès aux soins pour les populations. Plus que les blessures et les traumatismes de guerre, la santé quotidienne devient une urgence vitale pour les populations qui ne trouvent plus de lieux à proximité pour accéder à des soins médicaux fondamentaux. La santé primaire liée à la médecine généraliste (mais pas uniquement) est souvent négligée face à la réponse d’urgence de l’action humanitaire. Nous avons donc choisi de mettre au cœur de notre action l’accès aux soins de santé de proximité et de qualité à titre gracieux.
En Syrie, Mehad compte près d’une vingtaine de centres de santé primaires dont certains sont cogérés avec des partenaires locaux.
Au Yémen, nous soutenons l’hôpital général de Lawdar, seule structure de soins fonctionnelle du gouvernorat d’Abyan, où aucune autre ONG n’est présente, et où sont assurés tous les services classiques d’un centre de ce type : urgences, consultations externes, maternité, pédiatrie…
Les centres de santé primaires sont de véritables pôles de santé permettant d’accéder à un large spectre de soins médicaux pour une population et communauté diversifiée : femmes, enfants et personnes âgées notamment. Ils représentent le cœur de notre réponse humanitaire dans le pays.
Ces centres de santé permettent de :
- Contribuer à la réduction des taux de morbidité et de mortalité.
- Apporter des services de santé généralistes de qualité.
- Élargir l’offre de soins pour répondre aux besoins de santé primaire des populations.
Ces pôles de santé sont des points de repère pour les populations. Avec peu de moyens au départ, les centres de santé primaires assurent un suivi a minima mais de qualité des maladies du quotidien et des maladies chroniques telles que le diabète ou les maladies cardiovasculaires.
Les cliniques mobiles
Les conflits armés dans diverses régions du monde ont provoqué des mouvements massifs de populations, avec des millions de personnes devenant des déplacés internes. Ces individus fuient leurs habitations pour se réfugier ailleurs dans leur pays, craignant pour leurs vies. Nous avons dû trouver des solutions pour apporter des soins de santé dans les lieux les plus reculés et les moins accessibles de ces zones de conflit.
Une clinique mobile, c’est :
- Une équipe d’au moins 3 soignants : un(e) médecin généraliste, un(e) infirmier(e) et un(e) sage-femme.
- Une moyenne de 2 000 consultations par mois.
- 99% des bénéficiaires sont des déplacés internes.
- 70% des bénéficiaires sont des femmes.
Les cliniques mobiles se déclinent en cliniques spécialisées qui permettent d’apporter des soins plus ciblés : soins dentaires, santé mentale, protection des personnes vulnérables.
La santé communautaire
La santé communautaire vient compléter l’offre de soins primaires apportés par nos centres de santé primaires et nos cliniques mobiles. Nos agents de santé communautaire se rendent directement auprès des familles à leur domicile pour faire des dépistages et de la sensibilisation. Ces visites permettent de réaliser un travail de prévention à plus grande échelle auprès des populations. Ces agents permettent ainsi d’assurer la prévention, le suivi et l’orientation concernant les maladies non transmissibles, les maladies chroniques, la nutrition, la santé reproductive et les gestes du quotidien pour une meilleure santé.
Les maternités
33 537 consultations prénatales
Dans ce contexte de conflits, il est impératif de maintenir la vie en apportant un suivi aux femmes enceintes. Les services de maternité, de soins prénataux et postnataux sont intégrés aux pôles santé des centres de soins primaires. Une gynécologue ou une sage-femme assure des consultations dans ces services, permettant de prévenir les risques pour les mères et leurs bébés. Par ailleurs, la malnutrition, exacerbée par ces crises, touche particulièrement les femmes enceintes et allaitantes. Leurs nourrissons et enfants de moins de 5 ans sont également vulnérables et souvent atteints de malnutrition modérée ou sévère, faute d’allaitement maternel possible ou de lait infantile de qualité. Il est donc impératif d’assurer leur prise en charge et leur suivi.
Les soins dentaires
12 500 patients par an dans chaque clinique dentaire
Une mauvaise prise en charge des maladies bucco-dentaires peut avoir des conséquences désastreuses sur le plan cardiovasculaire, rénal, oculaire, et articulaire. La migration des bactéries peut emprunter la circulation sanguine avec de graves risques de complications. Parmi les maladies dentaires traitées : l’endodontie, l’odontologie conservatrice, la parodontologie liée aux infections bactériennes, la chirurgie dentaire, la dentisterie pédiatrique et la prévention bucco- dentaire.
Khaled, un bébé miracle
Une femme de 27 ans, avec des antécédents médicaux d’aménorrhée, avait reçu un diagnostic de syndrome des ovaires polykystiques d’un autre centre de santé. Heureusement, elle n’avait pas suivi le traitement prescrit. Elle est venue dans l’un de nos centres à la clinique de gynécologie pour confirmer le diagnostic précédent.
La femme a été examinée et, lors de l’échographie, la sage-femme a remarqué un sac gestationnel de 7 semaines avec un embryon pulsant à l’intérieur. Des médicaments pour prévenir les anomalies fœtales ont été prescrits, ainsi que des conseils pour maintenir la santé du fœtus. L’accent a été mis sur la nécessité de soins prénataux continus lors des visites ultérieures.
Plus tard, les examens de suivi ont montré que la femme enceinte et le bébé étaient en parfaite santé.