Alors que les groupes armés hostiles au pouvoir de Bachar Al-Assad ont pris possession, ce samedi 30 novembre, d’une majeure partie de la ville d’Alep, les combats se poursuivent entre leurs combattants et les forces du régime. En trois jours, plus de 300 personnes dont 28 civils ont déjà perdu la vie. L’ONG Mehad, fondée par des médecins issus de la diaspora syrienne et encore très présente dans le pays, alerte sur les conséquences humanitaires désastreuses de cette nouvelle crise.
Un bilan humain déjà lourd et des déplacements massifs à prévoir
Entre le 26 et le 30 novembre, l’escalade des hostilités dans les régions d’Idleb et de l’ouest d’Alep a provoqué la mort d’au moins 30 civils, dont quatre enfants, et blessé 46 personnes. Une frappe sur un établissement scolaire a tué trois enfants. Près de 20 000 personnes ont été contraintes de fuir, et les projections prévoient jusqu’à 500 000 déplacés si les combats continuent.
Des services vitaux paralysés
Cette crise a entraîné une dégradation critique des services essentiels dans la région. « Près de 24 structures sanitaires ont dû suspendre leurs activités non urgentes, et les hôpitaux de référence sont débordés par l’afflux de blessés », indique Osamah AlHoussin, Programs Manager pour l’ONG Mehad, basé à Idleb. Parallèlement, les réponses aux déplacements massifs peinent à suivre : à Idleb, seulement 11 centres d’accueil sont opérationnels, avec une capacité limitée de 1 650 familles. Dix-huit autres centres sont en cours de préparation mais restent insuffisants.
Un appel urgent à la mobilisation internationale
Avec un Plan de réponse humanitaire pour 2024 financé à seulement 30 %, les lacunes sont alarmantes dans les secteurs de la santé, de la protection et des services WASH (eau, assainissement, hygiène), dans une région déjà dévastée par bientôt 14 ans de guerre et le violent séisme de février 2023.
Les femmes et les enfants, qui représentent la majorité des personnes touchées, font face à des besoins de plus en plus pressants en matière de santé, de nutrition et de protection contre les violences.
« Nous appelons la communauté internationale à agir immédiatement pour prévenir une catastrophe humanitaire de plus grande ampleur » exhorte Mego Terzian, directeur exécutif de l’ONG Mehad. « La situation évoluant rapidement, les acteurs humanitaires doivent être soutenus pour répondre à cette urgence grandissante »