Le 24 février marque les 2 ans de guerre en Ukraine. Depuis le début du conflit, Mehad est engagée sur le terrain à travers des actions de formation des soignants, et, depuis le mois de décembre dernier, avec un programme de réhabilitation des blessés de guerre.
Forte de son expérience de la médecine de guerre acquise depuis plus de 12 ans en Syrie, c’est tout naturellement que Mehad a décidé de venir également en soutien aux populations civiles en Ukraine dès le démarrage du conflit, il y a maintenant deux ans.
Ukraine, Syrie : deux terrains d’action, une guerre similaire
La situation de guerre en Ukraine comporte de nombreuses similitudes avec la guerre en Syrie, d’où la légitimité de Mehad sur ce nouveau terrain d’action.
Ces deux guerres sont des guerres totales, qui ne distinguent pas les populations civiles et militaires notamment s’agissant des bombardements.
Les personnels soignants, non-formés, se retrouvent à devoir gérer un afflux de patients victimes des combats, des bombardements, d’attaques chimiques ou d’explosion de mines en plus de la santé du quotidien ; le tout en situation dégradée, avec des établissements qui manquent de moyens et de personnel.
De même, la nature des blessures et l’importance des soins de première urgence est similaire pour les deux terrains de conflit et nécessite des formations spécifiques pour les secouristes comme pour le personnel soignant. Dans ces situations de guerre, un blessé sur deux meurt dans la première heure. La formation “damage control” vise ainsi à apprendre les bons réflexes pour stabiliser les victimes et de pouvoir les transporter jusqu’à l’hôpital.
Une fois arrivées à l’hôpital, la stabilisation et la survie des victimes, surtout en urgence immédiate ou absolue, impose là encore des gestes de réanimation et de chirurgie de sauvetage particuliers, qui nécessite une formation spécifique de chirurgie de guerre.
Former pour sauver des vies
Ainsi, chaque mois Mehad forme en moyenne entre 210 et 530 soignants en Ukraine avec des cours centrés sur la protection contre les armes chimiques, le “damage control”, la gestion de la douleur, la simulation clinique ou encore la chirurgie de guerre. Au total, 12 cours différents sont assurés.
Afin de mieux s’adapter à la situation sécuritaire particulièrement imprévisible, ces formations sont organisées de manière mobile, dans des hôtels disposant de lieux de repli et d’évacuation rapide en cas d’attaque.
Cette action de formation des soignants, menée avec le soutien du ministère des Affaires Etrangères français, est essentielle : un soignant formé, ce sont de nombreuses vies sauvées !
Réparer les corps et les âmes : notre action auprès des blessés de guerre
Depuis le début du mois de décembre dernier, Mehad s’est également engagée dans un programme de réhabilitation des blessés de guerre, prenant la suite de Médecins sans Frontières pour cette action.
Au sein de nos deux centres à Vinnytsia et Kiev, des blessés de guerre, souvent amputés d’un ou plusieurs membres, bénéficient d’un panel de soins complets, portant à la fois sur la récupération physique mais aussi sur le soutien psychologique et l’accompagnement social.
« Quand je suis arrivé ici, je ne pouvais pas bouger mon bras ni soulever d’objets normalement » raconte Oleksandr*, l’un des patients pris en charge par les équipes de Mehad, victime d’un tir de missile. « Les thérapeuthes ont tout mis en œuvre pour que mon bras fonctionne à nouveau normalement assez rapidement » , explique-t-il, « cela comprend des massages, des stimulations électriques et diverses activités physiques, comme l’étirement du bras. Larysa, la psychologue, m’a également aidé à me libérer de toutes mes pensées négatives, et la travailleuse sociale est venue immédiatement lorsque j’ai été admis dans le centre de rééducation ».
Au total, la capacité d’accueil dans nos deux centres de réhabilitation est de 55 patients par jour.
Avec un conflit qui s’éternise et des besoins d’intervention en augmentation constante, votre soutien est primordial pour poursuivre et amplifier notre action en Ukraine !