
Avec la chute du régime de Bachar el-Assad, c’est une nouvelle page qui s’ouvre pour la Syrie. Après presque 14 ans de guerre et de privations, et dans un contexte toujours volatil, le pays est confronté à des besoins humanitaires accrus en cette période charnière. Dans un contexte hautement volatil, dans un pays au système de santé laminé par près de 14 ans de guerre civile, l’ONG Mehad appelle la communauté internationale à répondre aux besoins humanitaires qui s’annoncent immenses pour les mois à venir en Syrie.
Les membres du conseil d’administration de Mehad en déplacement en Syrie, ont rencontré les nouvelles autorités de santé à Damas, afin d’envisager une action de l’ONG élargie à l’ensemble du pays, où les besoins sont immenses.

Les combats et les bombardements de ce mois de décembre ont entraîné la mort de centaines de civils, la destruction de multiples infrastructures, dont des centres de santé, et d’importants mouvements de population – au moins 120 000 personnes vers le nord-est du pays, et 60 000 vers la frontière turque. Des dizaines de milliers de déplacés internes sont également arrivés dans les les villes de la côte (Tartus et Latakié) en une semaine, pour l’heure hébergés dans des structures publiques, dans une situation très précaire. Au total, l’ONU s’attend à un million de déplacés internes dans le pays.
Suite à l’offensive éclair du groupe HTS et la prise de la ville de Damas par les forces rebelles, l’ONG Mehad exhorte la communauté internationale à rester mobilisée pour répondre aux besoins humanitaires qui demeurent immenses en Syrie.
« La crise humanitaire syrienne reste l’une des plus graves depuis la Seconde Guerre mondiale » rappelle Mego Terzian, directeur exécutif de Mehad. « Quatorze ans de guerre et de mise sous embargo ont laissé le pays dans une situation exsangue : le système de santé est presque entièrement à reconstruire, et près de 17 millions de Syriens ont besoin d’une assistance humanitaire urgente ».
A l’heure actuelle, 90 % de la population vit sous le seuil de pauvreté selon l’ONU. « Des dizaines de milliers de Syriens, déplacés internes, n’ont pas d’abri et ne savent pas de quoi sera fait leur prochain repas », explique Ziad Alissa, le président de Mehad, lui-même Syrien désormais installé en France. « Avec le froid qui s’installe, des habitations détruites et des infrastructures inexistantes ou inopérantes, les besoins sont immenses, et nous nous devons d’y répondre. »
L’ONG Mehad, présente en Syrie depuis le démarrage du conflit, réaffirme son engagement à fournir des soins de santé à la population syrienne, partout où cela sera nécessaire, et appelle la communauté des financeurs internationaux à se mobiliser à la hauteur de l’enjeu en cette période cruciale pour l’avenir du pays, alors que seuls 30 % des besoins humanitaires ont été couverts en 2024. « La Syrie est à un tournant de son histoire », souligne Ziad Alissa. « Il est de notre devoir d’accompagner la population syrienne dans cette période, pour engager une véritable reconstruction du pays, et protéger au maximum les civils ».