Tandis que nous commémorons ce triste anniversaire des 10 ans du conflit en Syrie, les bombardements ont repris dans le nord-ouest du pays. L’hôpital chirurgical d’Al-Atareb a été bombardé et plusieurs zones ont été visées par des attaques aériennes. Une escalade de la violence qui vient briser plusieurs mois de relative stabilité et prouve plus que jamais l’urgence d’agir pour protéger les structures médicales, les civils et déployer une aide humanitaire internationale.
Une escalade de la violence en Syrie
Le 21 mars, plusieurs bombardements et attaques aériennes ont eu lieu dans le nord-ouest de la Syrie, dans la région d’Alep et d’Idleb. Le matin, l’hôpital chirurgical Al-Atareb a reçu plusieurs obus de mortiers qui ont fait 5 morts et 16 blessés dont 5 membres du personnel médical.
Dans l’après-midi, plusieurs attaques aériennes ont touché la zone de Qah. La route entre Sarmada et Bab Al-Hawa, point de passage des convois humanitaires de l’ONU a aussi été visée. Cette zone a été ciblée par 7 roquettes qui ont causé des dommages matériels importants dans les entrepôts d’organisations humanitaires locales et notamment tué un troupeau de moutons. Nous avons aussi dénombré dans la journée des bombardements sur la zone d’Ariha qui n’ont causé que des dommages matériels.
“Encore une fois, les hôpitaux et structures médicales sont une cible militaire stratégique des bombardements et attaques aériennes. Après plusieurs mois de relative accalmie, ces attaques viennent nous rappeler que la guerre n’est pas finie. Malgré les accords d’Astana, qui nous promettaient une désescalade de la violence, on se rend bien compte que les populations civiles et les structures médicales restent une cible et sont menacées à tout moment.” Dr Ziad Alissa, médecin anesthésiste-réanimateur, président UOSSM France
« Le symbole de l’hôpital n’est pas anodin vis-à-vis des populations qui sont dans une situation d’extrême précarité. Il marque l’horreur d’une stratégie militaire ciblée et systématique. »
Comment ne pas voir où comment ne pas comprendre alors même que depuis quelques mois, la Syrie était dans une relative situation de stabilité non violente , ce que signifie le bombardement d’un hôpital survenu hier dans le nord-ouest faisant 5 morts et 16 blessés , si ce n’est une réponse voir une menace à l’égard des populations qui célébraient les 10 ans de leur révolution. Avoir choisi un hôpital n’est pas anodin vis-à-vis des populations qui sont dans une situation d’extrême précarité. Il marque l’horreur d’une stratégie militaire ciblée et systématique depuis 10 ans . Il est un message d’impunité et de puissance envers la communauté internationale et son droit humanitaire . Ces bombardements viennent malheureusement appuyer notre plaidoyer pour l’urgence d’une nouvelle résolution humanitaire pour la Syrie auprès de l’ONU. » Pr Raphaël Pitti, médecin anesthésiste-réanimateur, responsable formation UOSSM France
Ces attaques et bombardements ont lieu au détriment du droit international et de la résolution 2401 du conseil de sécurité de l’ONU adoptée en 2018. Une résolution, qui semble complètement obsolète au vu des violences continues, des bombardements sur les populations et des entraves à l’aide humanitaire.
C’est pourquoi, l’UOSSM France exhorte les membres du conseil de sécurité de l’ONU à mettre en place une nouvelle résolution pour la Syrie pour réaffirmer sa volonté de paix et de stabilité dans la région.
Ce que nous demandons pour la Syrie :
– Une trêve généralisée sur l’ensemble du territoire syrien
– L’engagement de toutes les parties au conflit de se conformer à leurs obligations en vertu du droit international humanitaire, de protéger les populations et de garantir la protection des structures sanitaires.
– L’ouverture de tous les couloirs humanitaires en Syrie pour assurer un acheminement immédiat de l’aide internationale vitale
– Le déblocage de fonds d’urgence pour la réhabilitation du système sanitaire, éducatif, alimentation, eau, électricité, habitat.
– Laisser libre les organisations humanitaires d’intervenir sans restriction en Syrie.
A ce titre, nous avons lancé une pétition 10anssouslesbombes.uossm.fr pour alerter les autorités nationales et internationales et demander le soutien de l’opinion publique.
Depuis le début du conflit en Syrie, il y a 10 ans, près de 600 attaques aériennes ont ciblées des structures médicales, et 923 soignants ont été tués (bombardements, raids aériens, tortures…). Cette situation est inadmissible et contraire aux conventions de Genève. En 10 ans, la situation humanitaire n’a pas cessé de se dégrader, et atteint son paroxysme aujourd’hui avec seulement 50% du système de santé fonctionnel, alors même que 13,4 millions de syrien.ne.s à travers le pays ont besoin d’assistance médicale.