Fatigue extrême et essoufflements, augmentation du volume du foie et de la rate, déformation osseuse et sensibilité accrue face aux maladies infectieuses etc. Les symptômes de la thalassémie sont multiples et beaucoup d’enfants syriens sont confrontés à ce fardeau quotidien. C’est le cas d’Ayham, jeune syrien de 12 ans vivant dans le nord-est de la Syrie.
Ayham vit avec sa famille dans le village d’Al-Akirshi. Il se rend plusieurs fois par semaine dans le centre de traitement de la thalassémie de l’UOSSM France à Raqqa, unique centre de traitement complet garantissant des soins de qualité et entièrement gracieux.
Aussi connue sous le nom de la «maladie méditerranéenne», la thalassémie est une pathologie héréditaire affectant la production d’hémoglobines provoquant des anémies plus ou moins sévères. Maladie génétique très répandue dans
certaines régions du monde (Moyen-Orient, Chine, Inde, Asie du Sud-Est etc), une thalassémie non dépistée ou mal traitée comporte de nombreux risques sur le développement de l’enfant.
Pour soigner les cas les plus sévères et dans le cas d’Ayham, les transfusions sanguines sont indispensables. Afin de prendre en charge le mieux possible les patients atteints de thalassémie, notre rôle vise à déterminer le degré de gravité de la maladie pour fournir des transfusions sanguines adaptées et un traitement spécifique (par chélation) aux patients afin de prévenir respectivement une anémie grave et d’éventuelles lésions organiques dues à une surcharge en fer.
Pour la famille d’Ayham, le traitement est lourd mais c’est un véritable soulagement de savoir que leur enfant est assuré de recevoir un traitement sur le long terme pour soulager ces souffrances.
Jeune syrien rempli d’espoir et d’enthousiasme, il souhaite plus tard devenir journaliste afin de porter auprès du monde entier la voix du peuple syrien. Grâce à ce centre, de nombreux enfants voient chaque jour leurs vies s’améliorer.
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Réhabilitation de l’hôpital national de Raqqa, un espoir pour la Syrie
Destruction à plus de 70% des systèmes de santé publics, ces dix dernières années de conflit ont fortement affecté l’accès aux soins vitaux à travers l’ensemble du pays. Bien que l’escalade de la violence et l’urgence liées à la guerre tendent à s’estomper notamment dans le nord-est, les maladies chroniques sont quant à elles, toujours bien présentes.
Parmi les structures médicales en fonctionnement, beaucoup peinent à assurer un service adapté. Thalassémie, hémophilie, leucémie, insuffisance rénale etc. L’accès aux soins pour la population syrienne victime de pathologies nécessitant des transfusions sanguines ou un traitement spécifique devient un véritable fardeau pour la population qui court un risque accru de complications graves. Depuis le début de la guerre, on estime le nombre de décès de personnes atteintes de pathologies chroniques à 1,5 voire 2 millions de personnes.
« Sur le plan sanitaire, les besoins sont encore énormes. On est toujours face à des situations d’urgence, et on ne prend pas en compte l’aspect préventif et le traitement au long cours des pathologies chroniques. Les hypertensions, les diabétiques, les insuffisances rénales chroniques… Tout cela est insuffisant. »
Pr Raphaël Pitti, Responsable Formation UOSSM France
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Ouvert depuis juillet 2020, le projet de réhabilitation de l’hôpital national de Raqqa soutenu par l’UOSSM France est composé d’un laboratoire d’examens, d’un centre de radiologie, de dialyse et de thalassémie, ainsi que d’une banque de sang. En ce qui concerne le don de sang, nous espérons atteindre une moyenne de 1,500 donneurs par mois en sensibilisation grâce à nos agents de santé communautaire au maximum la population sur l’importance du don du sang pour sauver des vies.
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