Le petit Imad, sur la photo, souffre de malnutrition sévère. Sa maman lui donne du lait artificiel, mais elle n’en trouve pas en assez grande quantité. Comme beaucoup de Syrien.ne.s, elle doit faire face à des pénuries alimentaires régulières, encore plus fréquentes depuis l’apparition du COVID-19. Quand c’est le cas, elle lui donne à boire du lait de vache, qui n’est pas adapté aux besoins du nourrisson, car il contient trop de protéines et de sels minéraux. Cela a grandement détérioré la santé d’Imad. Les conséquences de la pandémie font plus de mal à Imad que la maladie elle-même.
À ces 8 mois, nous l’avons reçu avec sa famille dans le centre de l’UOSSM à Maarat Masrin, dans la province d’Idleb, au sein duquel nous avons un pôle nutrition. Il pesait alors 5700g et son MUAC, le bracelet utilisé pour mesurer la malnutrition, était de 105mm (zone rouge sur le bracelet). Sa vie était en danger.
L’UOSSM au cœur de l’action contre la malnutrition
Première mission : faire prendre du poids à Imad. En moins d’un mois, le petit garçon a repris quelques kilos. Il pesait 6200g et son MUAC indiquait 114mm. Même si son état est toujours inquiétant, ses progrès sont très encourageants. Il est sur la bonne voie ! Imad est toujours dans notre centre actuellement, et nous continuons de le suivre, jusqu’à son rétablissement complet.
Dans un second temps, nous organiserons un travail de sensibilisation avec sa maman. La bonne nutrition d’un enfant, passe avant tout par celle de sa mère, pendant et après sa grossesse. Prévenir les anémies, encourager et soutenir l’allaitement à travers des campagnes de prévention (campagne autour du contact « peau à peau »), font parties de nos missions. L’allaitement permet d’augmenter l’immunité de l’enfant. Le lait maternel apporte les nutriments dont il a besoin, lui assurant une bonne croissance. Une bonne prévention des jeunes mamans, peu informées sur les bienfaits de l’allaitement, permettrait de réduire la plupart des décès chez les enfants âgés de moins de cinq ans.
Imad et sa maman ont eu la chance de bénéficier gracieusement de notre programme de lutte contre la malnutrition, développé par l’UOSSM depuis 2016. Phénomène nouveau qui a émergé avec la guerre, nos équipes ont su réagir à temps pour enrayer sa progression et agissent aujourd’hui dans toute la Syrie.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter notre site dédié à la malnutrition, fléau invisible en Syrie.
La malnutrition : conséquence directe de la guerre
Plusieurs facteurs sont à l’origine de la malnutrition en Syrie : accès limité à une eau et à une nourriture de qualité, de mauvaises habitudes alimentaires, une insuffisance en protéines et en micronutriments, et la destruction des services publics et de santé.
Le Rapport mondial sur les crises alimentaires, publié récemment pour l’année 2020 par l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture, montre qu’avec 6,6 millions de personnes en situation de crise alimentaire, la Syrie se classe parmi 10 pays les plus touchés en 2019, dans le monde. Un rapport alarmant qui dénonce les niveaux invariablement élevés de la malnutrition aiguë ces trois dernières années et qui alerte sur le bouleversement déclenché par la pandémie du COVID-19, qui pourrait plonger encore plus de familles dans une détresse profonde.
Et si vous sauviez, avant qu’il ne soit trop tard, un enfant et sa famille de la malnutrition ?