Mohamed Hamo est déplacé de la ville d’Al-Hajar al-Aswad, dans la banlieue de Damas. À 17 ans, il a été victime d’une erreur médicale. Son état s’est détérioré, et il est devenu tétraplégique. Il a vécu le siège sur la banlieue de Damas, dont le bruit assourdissant résonne encore dans ses oreilles. Il témoigne :
« J’ai fui en emportant avec moi les souvenirs douloureux du siège. Le souvenir le plus dur est celui du son des bombardements, que nous entendions tous les jours. Ce son avec lequel nous vivions… Il créait en nous une sensation douloureuse, un sentiment horrible. Il amenait la mort, la détresse des personnes complètement démunies dont le logement a été détruit, et celle des blessés, qui mourraient du manque de soins et de médicaments, inaccessibles à cause du siège.
Il m’était impossible d’échapper à ce son, il était imposé de force, nous devions le supporter, lutter, résister pour rester en vie. Ce son m’a pris mon grand frère, qui avait 5 enfants en bas âge. Ce son nous tue tous les jours et va continuer de nous tuer, tandis que le monde entier est silencieux face à notre mort. »
Aujourd’hui, Mohamed nous confie vouloir reprendre sa vie en main. Ce qu’il aimerait surtout, c’est que les sons de son quotidien changent. Que les bruits qui l’entourent ne soient plus synonymes de catastrophe.
POUR CHANGER LES SONS DU QUOTIDIEN DE MOHAMED
OFFREZ UN CONTRE-BRUIT
LES SYRIENS DESSINENT UNE REALITE QUI VIENT ROMPRE LE SILENCE D’UN MONDE QUI NE VEUT PLUS ENTENDRE
L’UOSSM met l’accent sur des récits sonores de Syriens ayant vécu ou vivant encore la guerre en Syrie. 6,7 millions de personnes sont toujours déplacées internes en Syrie, un triste record pour le pays, qui continue d’être dans le peloton de tête du nombre de déplacés internes.
Ces déplacés racontent les sons du conflit, qui les hantent. Pour certains, ce sont les bombardements. Pour d’autres le silence de mort. Parfois, ce sont des sons qui pour nous paraissent innocents, la pluie par exemple. Mais pour Hayan, réfugié dans un camp d’Idleb, ce son est devenu un cauchemar :
>> Découvrir pourquoi le son de la pluie est devenu un cauchemar pour Hayan <<
Ces tranches de vie sonores décrites, dessinent une réalité qui vient rompre le silence assourdissant d’un monde qui ne veut plus entendre. Une réalité où la guerre et la COVID-19 sont devenues le fardeau des Syrien.nes. Ils font face à des catastrophes qui s’accumulent, sans évoquer l’hiver, toujours aussi redouté par les 6,7 millions de déplacés internes, et les 5,5 millions de réfugiés syriens dans le monde.