Des centaines de civils tués et plus de 1600 blessés depuis une semaine après l’intensification des bombardements sur les quartiers Est d’Alep. Plus de 150 raids aériens pour les dernières 48 heures.
Plus de 90% des blessés civils à Alep sont causés par des attaques aériennes. “Au cours des 5 dernières années de guerre, nous n’avons jamais vu autant de traumatismes et de décès dans nos hôpitaux”, rapporte le Dr Bakry Maaz, chirurgien orthopédique à Alep, frère du Dr Wassim Maaz, tué lors du bombardement de l’hôpital Al Qods à Alep le 28 avril 2016.
Trois des quatre centres d’intervention des casques blancs syriens ont été attaqués, dont un qui a été complètement détruit. Cela a des conséquences désastreuses sur leur capacité d’intervention en urgence, cette capacité ayant été réduite de moitié alors que les bombardements s’intensifient L’UOSSM anticipe une augmentation des blessés et des victimes dans les jours à venir. “Nous n’avons pas assez d’équipements médicaux pour soigner les patients. Nous n’avons pas de lits. Les patients sont traités dans les couloirs et meurent sur le sol. Nous ne pouvons rien faire si les attaques aériennes continuent.” Les quelques hôpitaux qui n’ont pas été détruits sont submergés par le nombre de victimes. Les attaques de ce week-end sont considérées par les médecins d’Alep comme les pires attaques de ces 5 dernières années.
Ainsi, pour la survie de nos patients et du personnel médical, nous demandons solennellement l’instauration d’une trêve humanitaire et de l’ouverture immédiate d’un corridor humanitaire afin d’évacuer les blessés. Nous demandons aux citoyens d’en appeler à leur gouvernement et à la communauté internationale pour une réaction immédiate.
L’UOSSM poursuivra son travail humanitaire médical malgré l’intensification des attaques et le danger immédiat qui menace tous les travailleurs humanitaires. Notre personnel médical est et restera engagé à fournir des soins à toutes les victimes dans tout le pays sans aucune considération pour leur origine ethnique, leur sexe, leur religion ou leur affiliation politique. Pour cela, nos médecins et centres médicaux à Alep et en Syrie ont plus que jamais besoin de soutien financier pour assurer une continuité de soins aux patients et victimes des bombardements.
“Ce qui se passe actuellement à Alep est une véritable catastrophe humaine. Les hôpitaux sont bondés. Les chirurgiens opèrent les patients directement sur le sol, plusieurs enfants partagent un même lit et un appareil respiratoire en raison du manque d’espace et d’équipement. Nous avons dépassé l’inacceptable. Ce week-end restera dans l’histoire comme le moment où l’humanité a fermé les yeux face aux atrocités d’Alep. Il est encore temps de réagir. Nous exigeons une trêve immédiate et un couloir humanitaire sous responsabilité internationale pour évacuer les blessés. Alep est à l’agonie si elle n’est pas déjà morte.” s’indigne le Dr Ziad Alissa, président de l’UOSSM France.
Enfin, nous tenons à vous informer que notre cinquième collègue infirmier Mohammed Khalaf est décédé samedi matin des suites de ces blessures lors de l’attaque aérienne du mardi 20 septembre à Khan Touman lors d’une opération de secours. Les cinq travailleurs humanitaires de l’UOSSM, 3 infirmiers et deux ambulanciers, sont morts suite à cette attaque lors d’une opération de secours à bord de deux ambulances financés par l’OMS.