Pour la jeunesse libanaise ainsi que les réfugiés syriens au Liban, les explosions du 4 août 2020 ainsi que les graves répercussions de la pandémie sur l’économie du pays ont mis en péril leur futur. Dans tout le pays, l’augmentation du chômage est une conséquence directe de tous ces facteurs. Ramona, jeune femme libanaise fait partie de cette génération qui souffre de cette précarité.
Témoignage de Ramona, jeune libanaise bénéficiaire de la formation professionnelle en crochet
Nous l’avons rencontré lors d’une formation pour les jeunes syriens et libanais qui sont en situation de vulnérabilité. Cette formation organisée par MAPs en collaboration avec l’UOSSM France vise à aider la jeunesse libanaise ainsi que les jeunes réfugiés syriens à s’intégrer professionnellement. Plusieurs axes de formation ont été proposés dont l’atelier crochet qui a tant passionné la jeune femme. Pour Ramona et ses collègues, cette formation permet de lier l’utile à l’agréable, en pratiquant sa passion au profit d’une réelle opportunité professionnelle et économique pour subvenir à leurs besoins du quotidien.
Depuis son enfance, Ramona prend goût à la création de poupées en laine. Cette activité récréative fut véritablement ancrée et Ramona rêvait de faire de sa passion son métier. Hélas, ses engagements personnels l’ont empêché de poursuivre cette activité jusqu’à la professionnalisation. Les crises économiques, la guerre civile, l’inflation et les conflits entre le Liban et les pays limitrophes n’ont guère facilité la tâche pour Ramona. La jeune libanaise devait attendre la formation proposée par MAPS pour faire de ce rêve une réalité.
“J’ai vraiment appris beaucoup de choses durant cette formation. Je me sens utile tout en créant des poupées en laine, une chose que j’ai toujours aimé faire(..) Je ne savais pas comment utiliser ma passion pour en faire mon métier, maintenant je peux gagner ma vie tout en pratiquant une activité que j’apprécie beaucoup”
C’est en forgeant qu’on devient forgeron. C’est ce que nous a révélé Ramona dans cette interview en parlant de sa formation en crochet.
“L’apprentissage se fait par l’échec : si nous ne faisons pas quelque chose correctement, la tutrice va nous demander de la défaire et de tout refaire.”
Ce travail qu’elle juge utile pour elle et pour sa famille, lui permet d’exercer une activité qu’elle a toujours adoré. Ramona ne pouvait cacher son enthousiasme et sa joie en parlant du crochet. Dans un contexte libanais difficile économiquement, la jeune femme espère pouvoir aider sa famille à surmonter la crise. Suite à la formation, un accompagnement et suivi social vise à soutenir Ramona et ses collègues dans la recherche d’un emploi, en y apportant des conseils pour les entretiens et la préparation de leur curriculum vitae.
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Renforcement des capacités locales : un enjeu pour la santé mentale
Plus que jamais, la situation économique, sanitaire et sociale est inquiétante au Liban. Les explosions au port de Beirut en août 2020 n’ont malheureusement pas amélioré la situation des libanais, exacerbant la crise économique et l’augmentation du chômage notamment chez les jeunes.
Ces facteurs affectent grandement la santé mentale de la jeunesse libanaise. Démunis d’un avenir incertain, les alertes de suicide sont en augmentation. En effet, la ligne d’assistance sur le suicide, gérée par l’ONG libanaise Embrace, a connu une augmentation sans précédent des appels : en 2019, il y a eu 2000 appels contre 6000 appels en 2020, soit le triple. La crise économique qui a touché tout le pays a également affecté le stock des médicaments. L’UOSSM France veille à soutenir les libanais notamment les jeunes qui peinent à poursuivre leurs traitements psychologiques.
En soutenant les partenaires locaux tels que MAPS, l’UOSSM France contribue au renforcement du soutien psychologique de la population au Liban. Ces formations offrent une nouvelle chance aux jeunes ainsi qu’à leurs familles en les soutenant pour prendre soin de leur santé mentale.
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Les actions de l’UOSSM France au Liban
Aujourd’hui, les réfugiés syriens vivant au Liban sont confrontés à la même réalité qu’ils ont fui chez eux. La guerre civile, la misère et la pauvreté sont toujours ancrées. En 2020, le Liban a accueilli près d’1,5 million de syriens dont 879 000 enregistrés par l’UNHCR.
Si la population libanaise peine à subvenir à ses besoins à cause de l’inflation, la situation des réfugiés syriens est certes beaucoup plus critique.
L’UOSSM France et le réseau de l’UOSSM International est actif depuis plusieurs années au Liban à travers plusieurs actions et programmes :
■ Formation des soignants aux techniques de médecine de guerre par le Docteur Ziad Alissa et le Professeur Raphaël Pitti.
■ Mise en place et gestion d’un centre de soutien psychologique.
■ Soutien et financement de plusieurs hôpitaux pour la prise en charge des blessés civils et des réfugiés de guerre suite aux explosions du 4 août 2020 à Beyrouth
■ Soutien et financement d’un centre de santé primaire à Tripoli.
>> Découvrez en vidéo nos actions menées au Liban après les explosions de Beirut <<