Publication de notre rapport exclusif : “Syrian hospitals surveillance study”

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Les médecins en Syrie mettent en garde contre l’intensification des frappes aériennes sur les hôpitaux syriens. L’étude, publiée par l’Union des Organisations de Secours et Soins Médicaux (UOSSM), fait un état des lieux de 107 hôpitaux au Nord et au Sud de la Syrie et révèle que tous ont été atteints par des frappes aériennes au moins une fois depuis 2016 – certains jusqu’à 25 fois.

 

“Notre rapport est le plus complet parmi ceux qui existent à ce jour, et les résultats sont édifiants.” déclare le Dr Ziad Alissa, président de l’UOSSM France. “Nous soupçonnons depuis longtemps le ciblage délibéré des hôpitaux syriens par les frappes aériennes  - notre rapport le confirme. Il y a maintenant des preuves accablantes que les frappes visant ces hôpitaux ne sont pas accidentelles, et sont en réalité une stratégie militaire délibérée. Il ne peut plus y avoir de doute : les entités qui contrôlent les zones aériennes en Syrie attaquent délibérément les établissements médicaux. Comme l’Article 14 de la quatrième Convention de Genève désigne explicitement les hôpitaux comme étant des zones protégées, les 289 attaques contre des hôpitaux syriens sont des crimes de guerre, et l’ONU est mandatée pour prendre des mesures afin de stopper ces attaques maintenant », ajoute-t-il.

Plusieurs attaques recensées en mars 2016 dont celle d’un des centres de santé de l’UOSSM

« Alors que nous tenions notre conférence annuelle à Genève le 25 mars 2017 et que nous nous préparions à publier notre rapport, un hôpital était frappé par trois attaques aériennes et était mis hors service à Kafr Nabel, Idleb. Le 25 mars à Hama, des armes chimiques étaient larguées depuis un hélicoptère, tuant un chirurgien volontaire alors qu’il opérait sur un patient. Ces attaques laissent une marque sur toute l’humanité et sont un rappel honteux de l’inaction de la communauté internationale vis-à-vis de la protection de l’infrastructure médicale en Syrie », déclarait le Dr. Tawfik Chamaa de l’UOSSM Suisse.

Le rapport complet ici.  

Les conclusions-clés du Rapport de Surveillance des Hôpitaux Syriens :

  • Tous les hôpitaux examinés à Alep, Idleb, Lattaquié, Hama, Daraa, Quneitra et Homs ont été atteints au moins une fois par une frappe aérienne directe ou indirecte en 2016. Certains hôpitaux ont été frappés jusqu’à 25 fois. La moyenne est de trois attaques pour un hôpital.

  • Les trois-quarts des hôpitaux examinés étaient situés dans des bâtiments non destinés à accueillir des infrastructures médicales et étaient en fait des hôpitaux improvisés, mal équipés pour apporter les soins médicaux nécessaires.

  • Plus de la moitié du personnel dans ces hôpitaux n’avait reçu aucune formation pour répondre à des frappes aériennes, ni pour les documenter, et un tiers du personnel médical n’avait pas d’expérience en sécurité du travail ou en gestion des risques.

  • Il y a une pénurie alarmante en spécialités médicales comme la chirurgie vasculaire, la neurochirurgie et la chirurgie plastique, ainsi qu’en équipement nécessaire.

  • Suite à ces constats, l’UOSSM conclue pour la première fois que de nouvelles mesures sont requises en urgence pour protéger les hôpitaux et le personnel de santé contre les frappes aériennes.

  • Le rapport complet est disponible ici.

  • Note : la réalisation du rapport de l’UOSSM a été rendue possible grâce aux nombreuses directions médicales et les organisations actives sur le terrain pour sauver des vies.