Du 21 au 28 février 2021, s’est déroulé la 30ème mission humanitaire du Pr Raphaël Pitti dans le Nord de la Syrie accompagné du Dr Zouhair Lahna.
Pour l’occasion, le Pr Raphaël Pitti nous livre un récit de sa dernière mission :
« C’est depuis la Syrie que je parle. C’est pour moi le 30ème voyage durant ces 10 années en Syrie. C’est en même temps, malheureusement, la commémoration de ces 10 ans de guerre, de violence contre la population syrienne, à qui rien n’aura été épargné, aucune violence. C’est un pays totalement détruit avec une population qui sur le plan sociétal a été complètement détruite. Détruite en termes de société puisque sur les 22 millions de Syriens, plus de 6 millions sont déplacés à l’intérieur de la Syrie. 6 millions à l’extérieur de la Syrie. Certainement la plus grande catastrophe humanitaire depuis la dernière guerre. »
Le début de la mission du Pr Raphaël Pitti fut dédié à la formation des gynécologues, sages-femmes et infirmier.es. Cette formation vise à développer de nouvelles compétences aux soignants syriens par l’apprentissage des techniques d’obstétriques d’urgence.
“Cette formation est importante sur le plan obstétrical pour le suivi des grossesses face au manque de spécialiste en gynécologie, à la destruction des hôpitaux, et à l’absence réelle de réanimation des nouveau-nés en Syrie. Savoir réanimer très tôt donne plus de chances de survie.”
A cela s’ajoute des opérations obstétriques complexes avec les soignants syriens, accompagné du Dr Zouhair Lahna en chirurgie-obstétrique, et du Pr Raphaël Pitti en anesthésie.
Et après 10 ans de guerre et de lutte contre l’injustice, une lueur d’espoir est apparue ! Pour la première fois et après trente missions en Syrie, le responsable formation de l’UOSSM France a participé à une césarienne d’urgence. Une immense joie pour le Pr Raphaël Pitti, qui a vu sa première naissance en Syrie.
« J’ai suggéré que cette petite fille s’appelle « Amal », ce qui veut dire espoir en arabe. »
La suite de sa mission fut dédiée à la mise en place d’un projet de bilan de santé dans les camps pour les enfants de 4 à 6 ans.
L’UOSSM France souhaitait mettre les femmes et enfants au cœur de cette intervention, qui sont les premières victimes de la guerre, et les personnes les plus vulnérables.
Pour le Pr Raphaël Pitti, « les enfants n’ont pas de suivi, pas de bilan pour prévenir les troubles sensoriels, les retards cognitifs. Nos centres de santé traitent les pathologies mais ne réalisent pas de dépistage. Mettre en place un réel système de bilan de santé des enfants permettra de cartographier la santé des enfants en Syrie. Après 10 ans de guerre et face à des enfants qui ont subi des psycho-traumatismes graves, c’est indispensable. »
Parce que chaque geste compte, c’est aussi grâce à votre engagement à nos côtés que nous pouvons former les soignants syriens, et améliorer les conditions de vie de la population syrienne.
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