Saviez-vous que les 1000 premiers jours d’un enfant sont décisifs dans la lutte contre la malnutrition ?
Retard de croissance, émaciation, insuffisance pondérale… La faim engendre des conséquences désastreuses et un risque de mortalité d’autant plus grand les 1000 premiers jours de l’enfant : c’est une véritable course contre la montre qui s’engage.
La faim impact grandement le développement et le système immunitaire de l’enfant. C’est pour cette raison que les enfants de – de 5 ans et les femmes enceintes et allaitantes sont les personnes les plus vulnérables face à la malnutrition, et une priorité d’action pour l’UOSSM France. Nous craignons le développement accru de malnutrition aigüe sévère en Syrie, forme la plus mortelle de la faim, et un danger d’autant plus grand pour la population syrienne dans les années à venir, avec le risque de famine causé par les conséquences de 10 ans de guerre.
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La faim, conséquence directe du conflit en Syrie
Dr Souleymane, pédiatre dans le centre de santé d’Areha, vous en dit plus sur les causes et conséquences de la malnutrition en Syrie :
« Dans nos hôpitaux et centres de santé dans le nord de la Syrie, nos travailleurs font face à de nombreux cas de malnutrition chez les enfants, à des stades très différents. La malnutrition ne s’est jamais tant répandue à ce tel pourcentage avant 2011. Le système de santé était viable, et les revenus moyens étaient plutôt stables. Il n’y avait pas encore de déplacés internes. Après 2011, les cas de malnutrition ont augmenté considérablement, de causes directes et indirectes.
Déjà par la désinformation, puis par l’absence des parents qui, de fait, ne peuvent scolariser leurs enfants. Depuis que les fermiers sont partis, il n’y a plus d’emploi. De nombreux foyers se sont retrouvés sans revenus. Les distributions alimentaires ne prennent pas en compte les besoins nutritifs spécifiques aux enfants. La nourriture est la même pour tous. Les déplacements et les camps de déplacés ne sont pas clairement établis, car le nombre de personnes rejoignant le nord de la Syrie évolue constamment. Il y a maintenant 4 millions de déplacés internes, et ce nombre ne cesse d’augmenter. Ces 4 millions de personnes n’ont pas accès aux droits humains fondamentaux, ni éducation, ni alimentation suffisante.
Nous devons trouver une solution à ce fléau de la malnutrition qui rend les personnes passives dans la communauté, et augmente la mortalité. Pour contrer cela, nous devons soutenir les centres de santé primaires. Peu importe leur localisation ou l’organisation concernée, car nous bénéficions tous de cette aide au final. Maintenant, nos centres et hôpitaux ont besoin de provisions de toutes sortes : beurre, lait, compléments alimentaires etc. Avec assez de nourriture, nous pourrons faire face à ce problème de malnutrition chez les enfants. Nous ne pouvons pas fermer les yeux sur ce fléau. Les personnes déplacés dépendent directement de ces distributions alimentaires, qui contiennent des carbohydrates et des féculents. Tout le monde a besoin de vitamines, de fer et de protéines. La majorité des distributions alimentaires ne contiennent pas tout cela. On résout un grand problème en soutenant les centres médicaux et les hôpitaux, en fournissant les besoins essentiels aux familles déplacées dans le nord syrien.
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En tant qu’acteur de la santé, je souhaiterais à terme que chaque enfant que je consulte à cause de la malnutrition soit complètement guéri. Certes, la malnutrition est une catastrophe sanitaire bien répandue, mais elle est très facile à résoudre et on peut guérir une part significative des enfants atteints. J’interpelle toute personne entendant mon message. En tant que médecin, il me chagrine de voir que le poids d’un enfant ne correspond pas à son âge à cause de la malnutrition. Mais pourquoi cela ? Simplement parce qu’il ne se nourrit pas assez. Parce que cet enfant n’a pas bénéficié de son plein droit de se nourrir correctement, un droit fondamental pour tout humain. J’interpelle toute personne entendant mon message ou regardant cette vidéo à nous soutenir, parce que nous sommes mobilisés sur le terrain pour soigner nos enfants et nous allons tout faire pour les sauver.«