Comment sont utilisés vos dons en Syrie ? L’UOSSM France vous livre en détail l’impact de ses actions dans le domaine de la santé en Syrie. Découvrez notre rapport d’activité 2020.
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En 2020, plus de 10,3 millions d’euros dont 634 254 euros grâce à la générosité du public ont été alloué à nos actions médicale en Syrie. Sur l’ensemble de nos ressources, 94% sont dédiées à nos missions sociales, 4% dédiées au frais de fonctionnement et 2% à la recherche de fonds.
Grâce à votre soutien, 1,2 millions de syrien.nes ont bénéficié de plus de 1,6 millions d’actes de soins.
Parce que la santé doit être pensée comme une approche intégrée et multidisciplinaire, l’UOSSM France agit dans 6 domaines d’intervention : La santé primaire, la malnutrition, la formation médicale, la protection, la santé mentale et la santé secondaire et tertiaire.
Centres de santé primaire, cliniques mobiles et santé communautaire
La réponse globale de l’UOSSM France est la mise en place des centres de santé primaire. Ces centres de santé permettent de contribuer à la réduction des taux de morbidité et de mortalité, d’apporter des services de santé généraliste de qualité et d’amplifier l’offre de soins pour répondre aux besoins de santé primaire des populations.
Les centres de santé primaires permettent d’accéder à un large spectre de soins médicaux pour un public diversifié : femmes, enfants et personnes âgées notamment. Ils représentent le cœur de notre réponse humanitaire en Syrie :
Médecine générale : Prise en charge intégrée des maladies de l’enfance – Prise en charge des maladies chroniques
Protection : Soutien psychologique et santé mentale – Lutte contre les violences liées au genre
Malnutrition : Sensibilisation, dépistage et prise en charge des enfants malnutris par la distribution de nutriments alimentaires
Maternité et santé reproductive : Planification familiale – Soins prénatals et postnatals
Ces mêmes offres de soins sont déclinés grâce aux 15 cliniques mobiles dont l’UOSSM France dispose, permettant de garantir des soins aux populations les plus difficiles d’accès.
Pour mener nos missions à bien, la santé communautaire est un maillon essentiel de la chaîne de soins. Nos agents de santé communautaire se rendent directement auprès des familles à leur domicile pour opérer des dépistages et de la sensibilisation. Ces visites permettent de réaliser un travail de prévention à plus grande échelle auprès des populations. Les femmes, les hommes et les enfants sont sensibilisés sur les questions de santé les plus essentielles et leur sont présentés les services de soins disponibles à proximité.
En 2020, 840 653 actes de soins ont été garanti au sein des nos centres de santé et cliniques mobiles auprès de de plus de 630 000 bénéficiaires.
Lutter contre la malnutrition
Conséquence directe de la guerre, celle que l’on surnomme “la faim invisible” atteint des niveaux records tandis que l’extrême pauvreté ne fait que s’accentuer. En 2020, 12,4 millions de Syriens sont en insécurité alimentaire soit 60% de la population, chiffre jamais atteint auparavant et qui a doublé en l’espace de 4 ans.
Pour faire face à ce fléau, les équipes de l’UOSSM France mène depuis ses débuts des actions pour lutter contre la faim en Syrie.
Sensibiliser et dépister : Lutter contre la faim, c’est d’abord prévenir les situations de crise par le dépistage. Pour cela, nos agents de santé communautaires partent à la rencontre des communautés locales pour sensibiliser sur l’état de malnutrition d’un enfant et les dépister au plus tôt.
Suivi médical et soins : Chaque enfant et femme allaitante ou enceinte qui sont diagnostiqués en état de malnutrition sont pris en charge immédiatement. Un suivi médical est assuré durant plusieurs semaines. Pierre angulaire du traitement, une pâte d’arachides à haute valeur énergétique et protéinique est administré de façon régulière en fonction du degré de malnutrition du patient.
Formation des équipes médicales : Tous les soignants de l’UOSSM France sont formés au protocole de traitement de la malnutrition mis en place par l’OMS et l’UNICEF. Grâce à ces formations, les protocoles sont aujourd’hui implantés et utilisés partout en Syrie.
En 2020, 164 533 enfants et femmes enceintes ou allaitantes ont bénéficié de nos soins et conseils en matière de nutrition, répartis sur 361 810 consultations et sessions de dépistage dans le nord syrien.
Santé mentale
Parce que les séquelles de la guerre ne sont pas seulement physiques mais aussi psychologiques, l’UOSSM France a développé un programme de santé mentale et de soutien psychologique depuis 2013.
Afin de combler ce vide, l’UOSSM s’attache à développer des services de santé mentale sous différentes formes, afin de couvrir un maximum de terrains :
– Deux centres de santé mobile à Al-Karamah et Al-Bab (Idleb)
– Des services de santé mentale dans tous nos centres de santé primaire
– Une assistance téléphonique (à Idleb et dans l’Euphrate, plusieurs lignes spécialisées : population, travailleurs humanitaires, soignants en première ligne de la COVID-19)
En 2020, 26 862 patients ont bénéficié de plus de 32 000 consultations en santé mental et soutien psychosocial.
Protection
La guerre en Syrie, comme toute crise humanitaire, a eu un impact délétère sur les droits humains, et exacerbent les problèmes déjà existants en la matière. L’absence d’opportunités économiques, d’accès aux besoins fondamentaux, de sécurité et de stabilité, ne permettent pas aux populations de vivre dans la dignité. Les personnes les plus vulnérables sont d’autant plus à risque de subir des atteintes aux droits humains : mariages forcés, discriminations, agressions sexuelles, violences liées au genre, tortures… Il était donc essentiel de mettre en place des actions de protection pour apporter un soutien à ces populations en particulier.
C’est dans ce contexte d’atteinte aux droits auprès des plus vulnérables que l’UOSSM a mis sur pied deux centres de protection, l’un destiné aux jeunes filles et aux femmes, l’autre dédié aux jeunes garçons et aux hommes. Ces espaces sont pensés comme des espaces de refuges et relais, afin de prévenir et répondre aux violences basées sur le genre. Dans chaque espace, des référents sont présents afin que chacun et chacune puisse rapporter en cas de violence et en référer aux professionnels de santé les plus adéquats.
En 2020, 4 840 jeunes hommes et femmes ont bénéficié de notre soutien en protection infantile.
Formation
Dès 2012, l’UOSSM France a identifié le besoin de former les médecins syriens et le personnel soignant à la médecine de guerre. Aujourd’hui, nos centres de formation médicale permettent de former nos propres soignants, ainsi que d’autres organisations, comme les Casques Blancs. L’UOSSM a été la première organisation à dispenser une formation spécialisée sur les attaques chimiques et leur contamination.
Nos programmes de formation ont traité de nombreux sujets afin de couvrir les besoins en formation dans tous les domaines, tout en s’adaptant aux réalités des besoins en Syrie au cours des dix dernières années :
premiers secours – médecine & secourisme de guerre – médecine d’urgence – obstétrique d’urgence – réanimation – protections des armes chimiques, soins infirmiers – formation des formateurs – et dernièrement gestion des patients COVID-19, une première en Syrie.
Aujourd’hui, l’UOSSM France soutient le fonctionnement de deux centres de formation d’urgence à Raqqa et à Derek, à la frontière syro-irakienne. Ces centres, couplés aux sessions de formation proposées en ligne pour la gestion des cas de COVID-19, ont permis de former 2 447 soignants lors de 85 sessions de formation pour l’année 2020.
Au total, plus de 26 000 soignants syriens ont bénéficié d’une de nos formations depuis le lancement en 2013.
Santé secondaire et tertiaire
Destruction à plus de 70% des systèmes de santé publics, ce conflit a fortement affecté l’accès aux soins vitaux à travers l’ensemble du pays. Parmi les structures médicales en fonctionnement, beaucoup peinent à assurer un service adapté, notamment pour les maladies chroniques.
Thalassémie, hémophilie, leucémie, insuffisance rénale etc. L’accès aux soins pour la population syrienne victime de pathologies nécessitant des transfusions sanguines ou un traitement spécifique devient un véritable fardeau et court un risque accru de complications graves.
Ouvert depuis juillet 2020, le projet de réhabilitation de l’hôpital national de Raqqa soutenu par l’UOSSM France est composé d’un laboratoire d’examens, d’un centre de radiologie et thalassémie, ainsi que d’une banque de sang.